L’Hôpital NOVO sur le site de Pontoise dispose d’une maternité de type 3, c’est-à-dire où l’offre de soins est la plus complète, et qui a totalisé 4 600 naissances en 2022. Priscilla Poudensan y officie depuis 14 ans en tant que sage-femme. Cette professionnelle de santé assure, depuis mars 2021, des consultations pour les femmes victimes de violences et a accueilli plus de 200 femmes.

Et ce n’est pas un hasard si une sage-femme est à l’origine de ce projet car, comme elle nous le confie : « Cette consultation était un projet de tout le service de Maternité. Avec mes collègues, nous sommes en effet très sensibilisées aux problèmes de violence envers les femmes car la grossesse est une période de la vie d’une femme particulièrement exposée. 40 % des cas de violences subies commencent pendant la grossesse. »

Mais il n’y a pas que les femmes en période de grossesses qui sont victimes de violences de la part de leur conjoint, concubin, partenaire ou ex… Les violences verbales, psychologiques, physiques ou sexuelles peuvent être hélas enregistrées dès l’adolescence, à tous les âges de la vie, et dans tous les milieux sociaux.

Renforcement du service de Consultation de la Santé de la Femme

Afin de répondre à un nombre croissant de signalements – en particulier depuis le service des urgences de l’hôpital – ou de demandes externes, il a été décidé de renforcer les Consultations de la Santé de la Femme de l’hôpital en début d’année 2023. L’arrivée d’une deuxième professionnelle de santé, Mme Dany Clerfayts, rapidement suivie d’une psychologue, Mme Aurélie Barian, aux côtés de Mme Poudensan, a ainsi permis d’accroître le nombre de permanences du service (une journée par semaine, contre deux par mois auparavant) et de mener des entretiens plus complets à « quatre oreilles » pour saisir la détresse de chaque victime et prendre les mesures qui s’imposent.

Parfois dans un contexte de précarité psycho-sociale avérée, les femmes victimes de violences, que ce soit dans la sphère privée ou professionnelle, sont reçues en consultation pour être écoutées, informées sur les démarches immédiates à entreprendre et orientées vers des professionnels (du secteur social, de la santé, associatif, de la protection civile, judiciaire…), et s’assurer ainsi une vraie coordination dans leur parcours de soins pour sortir au plus vite et au mieux de leur situation de violence(s).

Ouverture d’une seconde Consultation en complément

« Neuf plaintes – pour violence(s) – sur dix sont classées sans suite, faute de preuve(s) » : nous confie Mme Poudensan. C’est pourquoi il a été jugé nécessaire de créer dès le début de l’année 2022, en complément de la Consultation de Prévention de la Santé de la Femme, une autre consultation « sans réquisition judiciaire » à l’Unité médico-judiciaire de l’hôpital.

Cette consultation a pour objectif de permettre aux victimes de violences « conjugales » (femmes et hommes*), réticentes ou apeurées à l’idée de déposer plainte, de disposer d’un certificat médical attestant de façon complète et détaillée de leur situation de violence (psychologique, physique, sexuelle…). Munies de ce certificat, les personnes victimes pourront ensuite entreprendre, preuve à l’appui, des démarches de séparation, de protection, voire porter plainte.

La consultation de l’Unité médico-judiciaire de l’hôpital vise aussi à orienter les victimes de violence(s) vers d’autres professionnels impliqués : associations d’aide aux victimes, juristes par exemple.

(*) Les hommes représentent 14 % des personnes victimes de violences « conjugales » contre 86 % chez les femmes.

Ne pas attendre

Une chose est sûre, si vous êtes victime de violences « au quotidien », même si cela est difficile, n’attendez pas d’en arriver aux urgences, contactez le 3919 ou prenez rendez-vous en consultation à l’hôpital NOVO.