Le terme « enluminure » provient du latin illuminare : éclairer, mettre en lumière. Les peintures de manuscrits ont une double fonction, illustrer et orner. Dès l’Antiquité, on trouve des illustrations, depuis les rouleaux de papyrus égyptiens ou les répertoires d’animaux et de plantes (Dioscoride de Vienne, vers 512) puis, alors que les rouleaux cèdent la place au livre relié, le codex.

À partir du Haut Moyen Age, le décor apparaît en Occident dans les manuscrits sous la forme des lettres ornées, les lettrines. C’est toute une technique qui est mise en œuvre : esquisse et organisation dans le cadre de la page, dessin à l’encre, dorures éventuelles, mélange puis pose des pigments de couleurs, végétaux ou animaux, dont la nature varie au fil du temps, des régions et des voies de commerce…

Ainsi un répertoire ornemental se développe sur les pages des livres, incluant des figures fantastiques, alors que les images illustrant les textes appartiennent principalement à l’iconographie chrétienne commune aux sculptures, aux fresques et autres arts de la couleur. Si les manuscrits enluminés émanent essentiellement des abbayes entre le Haut Moyen Age et le XIIe siècle, des ateliers de laïcs prennent peu à peu la relève, alors que le rôle du peintre, le pictor, se distingue de celui du copiste, le scriptor.