Le Grand Sommeil, c’est celui où se déploient les rêves effrayants de l’enfance. Au coeur de cette pièce de Marion Siéfert, artiste en résidence à Points communs, il y a Jeanne, une préadolescente de onze ans qui avait pris part aux prémices du projet. Composant avec l’absence de Jeanne sur scène, la danseuse et chorégraphe Helena de Laurens en épouse le portrait dans un solo vertigineux. Par son énergie explosive, elle donne corps à un personnage hybride et monstrueux – ni tout à fait petite fille, ni tout à fait adulte. Une performance intense, où la parole grimace en se jouant de la bienséance, pour une plongée dans les eaux troubles de l’âge tendre. Déliant sa part de fantasmes et son plaisir du jeu, c’est une voix insolente – inquiète, joyeuse ou carrément excessive – qui monte et interroge la norme. De quoi réveiller l’ombre qui sommeille dans la jeunesse !

Rencontre avec l’équipe artistique à l’issue de la représentation du 10 avril.

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