Brillant trentenaire, le personnage de Platonov se rend compte qu’il est peut-être passé à côté de sa vie. Inachevée, monumentale, la première pièce de Tchekhov contient déjà tout son théâtre. Sensible à ce que les textes classiques disent de notre époque, Lorraine de Sagazan est l’une des figures émergentes de la nouvelle scène théâtrale. Dans L’Absence de père, elle mêle habilement le texte, dans la traduction d’Elsa Triollet, aux récits intimes et émouvants des huit jeunes comédiens. Ensemble, ils activent brillamment toute la puissance du texte de l’auteur russe. Ils brossent le portrait résolument vivant d’une génération qui se cherche et se débat avec ses héritages, nous immergeant en quadrifrontal dans une réflexion brûlante d’actualité. En compagnie de cette bande survoltée, impossible de s’ennuyer !