Dans le quartier des Trois Bois aux Hauts-de-Cergy, nombreux sont les habitants de la résidence Villanova à ne plus jeter à la poubelle leurs déchets de cuisine et de jardinage. Ils les conservent désormais dans un bio-seau qu’ils vident régulièrement dans le composteur installé au pied de leur immeuble depuis quelques semaines.

Un savant mélange de couleurs

A chaque apport, ils veillent à conserver un bon équilibre entre les déchets verts – épluchures de fruits et légumes, fanes, mauvaises herbes, marc de café, filtres en papier, sachets de thé – et les déchets bruns – branchages, fleurs et plantes fanées, feuilles mortes, essuie-tout, boîtes d’œufs – indispensable à la fabrication d’un bon compost. Trois fois par an, il faudra mélanger le compost pour l’aérer, accélérer le processus de dégradation et éviter les mauvaises odeurs.

Stocker, composter, jardiner

Trois bacs sont nécessaires au bon fonctionnement de ce compostage collectif. Le premier sert à stocker les déchets bruns, qui doivent régulièrement être ajoutés au compost. Le deuxième est rempli au fur et à mesure pour constituer le compost ; et le troisième est un composteur de maturation auquel plus aucun déchet n’est ajouté.

Des rosiers durables

Didier, président du Conseil syndical et Hélène, membre du Conseil syndical, s’assurent que les consignes sont comprises et respectées par tous les apprentis composteurs. Ils sont à l’origine du projet et ont été désignés comme référents sur la mise en œuvre du compostage collectif. L’idée est née il y a un an. La résidence dispose d’un jardin intérieur orné de rosiers, mais la terre est argileuse et il est difficile de les faire pousser sans une grande quantité de terreau. « Pourquoi ne pas produire notre propre compost ? », propose alors Hélène. Didier – qui est aussi professeur d’écologie à l’Université de Cergy-Pontoise – est tout de suite enthousiasmé par ce projet qui répond à des enjeux de développement durable. « On peut ainsi valoriser nos déchets organiques et se préparer à la mise en place de la loi de transition énergétique pour la croissance verte », qui prévoit le tri à la source des déchets organiques d’ici 2025.

Faire son propre compost donne le sourire, si si !

Avec l’aide de l’agglo, mais pas seulement.

Didier a entendu dire que la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise met gratuitement des composteurs à disposition de ses habitants et offre un accompagnement dans leur mise en œuvre. A la fin de l’année dernière, il prend contact avec le Service Déchets de l’agglo, via le formulaire de demande en ligne. « J’ai rencontré deux agents [des éco-ambassadeurs] et discuté du projet avec eux. » Le syndic, le régisseur et la société d’espaces verts ont aussi été intégrés dans la démarche. Ils ont défini les grandes étapes, l’investissement nécessaire et un calendrier de suivi. Le projet, volontairement simple, a été présenté quelques semaines plus tard en assemblée générale : « Ça s’est fait facilement. Ce cadre a rassuré les résidents ».

Formés dans la bonne humeur

Au début de l’année, les agents de l’agglomération ont formé les résidents au compostage. « Ils sont venus lors de notre fête de la Chandeleur et nous ont expliqué ce qu’il fallait faire, comment réaliser le mélange et comment utiliser nos outils. Le conseil syndical a ensuite investi une centaine d’euros pour l’achat d’une griffe, deux bêches et de chaînes pour les accrocher aux bacs. » Le compostage collectif permet aussi de créer des moments d’échange et de partage. Et cela fonctionne bien ! « Depuis sa mise en service [début mars 2018], 20 résidents participent à la démarche et 1/3 du bac composteur est déjà rempli ». Les eco-ambassadeurs reviendront en mai, pour la Fête des Voisins. La suite est affaire de patience puisque les rosiers pourront profiter de leur amendement nutritif d’ici un an environ.