Dans la capitale finlandaise d’Helsinki, les 29 et 30 juin, Solène Sache a fait moisson de médailles. La jeune championne de natation, qui participait aux Jeux Européens Paralympiques de la Jeunesse, s’est offert l’or au 50 m dos et 50 m papillon, l’argent sur 200 m nage libre et le bronze sur 100 m brasse. Mieux, elle a battu ses propres records dans chaque catégorie, nageant par exemple le 50 m dos en 53’’45 contre ses précédentes performances en 54’’32. Quatre médailles à elle seule, soit le record des athlètes français participants ! A seulement 16 ans, l’étoile montante du club Cergy-Pontoise Natation est incontestablement très engagée dans le sport de haut-niveau.
Apprendre à flotter
Tout commence à la piscine de Vauréal où nage déjà sa grande sœur. « Toute petite je nageais déjà avec mon père, et toujours au milieu des valides ». Car Solène, paraplégique, n’a pas l’usage de ses jambes. Elle se déplace en fauteuil depuis ses 18 mois et portera un corset jusque ses 10 ans. C’est à ce moment qu’une maître-nageuse de la piscine l’oriente vers Cergy-Pontoise Natation (CPN). Car il y a dans le club un entraîneur qui dispense un apprentissage pour les personnes handicapées. Entrée au CPN, Solène y va à fond. « Au départ j’apprenais les bases, les nages dans l’ordre de difficulté, comme tout le monde ». « Le plus dur, ça a été d’apprendre à flotter, cela m’a pris 6 mois et pas mal de volonté ». La natation permet à la jeune nageuse de se muscler. « C’était très bénéfique sur le plan médical et son développement musculaire lui a évité des opérations du dos » explique son père.
Solène avant l’entraînement, sur les bords du bassin de la piscine du Parvis. © CACP-LD
« Comme j’ai l’esprit à cela, j’ai ensuite commencé les compétitions… et une fois partie je voulais en faire tout le temps ». A 12 ans, en 2015, Solène est déjà en sélection pour les championnats de France. Elle s’entraîne trois fois par semaine. Et puis en 2016 la voilà qui quitte le nid familial pour entrer en sport-études au sein d’un Creps, le Pôle France de Vichy. Aujourd’hui, Solène a terminé son année de seconde à Bordeaux, où sont réunis tous les pôles handisport depuis 2018. « Je m’entraîne 15 heures par semaine, suit les cours au lycée et vis en internat ». La jeune fille avoue d’ailleurs tenir à son indépendance. « Mais je passe les vacances scolaires en famille… et continue pendant ces vacances à m’entraîner ici à Cergy ». Après le bac, Solène envisage de faire un BTS pour travailler ensuite dans les métiers de l’accueil.
Objectif JO 2020
Conséquence de sa discipline de vie, Solène Sache est une nageuse titrée, spécialisée dans le dos et les 4 nages. Si elle est très endurante et cartonne au 200 m, Solène préfère le sprint. Selon les avis médicaux, elle sera au top de sa carrière sportive à 24 ans, dans 8 ans. De quoi voir venir pour celle qui vise les Jeux Paralympiques de Tokyo en 2020. Côté classement, tous les feux sont au vert. Passée directement du collectif « Espoirs » à celui du « Monde », sans passer par la case « Europe », Solène se sait maintenant dans l’antichambre du collectif Paralympique qui déterminera la sélection des JO.