C’est l’un des musiciens les plus singuliers de sa génération, l’un des plus éclectiques aussi, passant de l’univers jazz au néo funk, de la chanson au rock, tâtant du disco, de l’électro ou de la rumba. Arthur H (Higelin) s’est vite affranchi de son héritage artistique envahissant de « fils de », puisant ses influences dans différentes directions musicales. Son répertoire emprunte à la poésie, au conte et à l’humour.

Pour son seizième album, Soleil dedans, il a ouvert ses horizons et puisé ses inspirations dans les grands espaces du Québec et de l’Ouest américain. Le disque, enregistré à Montréal, transporte les mélomanes dans un désir d’évasion lointaine. Sa pop s’envole, servie par des mots saouls de liberté et un son légèrement seventies, sa voix se prend d’ivresses aiguës, jouant de toutes les variations.
Un brin groovy, il y chante des histoires d’étoiles, de navigateur solitaire, d’aéroport, de lune, de bonheur dans l’eau, de femme qui pleure… Une poésie à fleur de peau mais jamais bien loin du quotidien, comme dans la troisième chanson de l’album La femme du super, sur les caissières : « Les caissières de supermarché sont des êtres invisibles qui en bavent, note le chanteur. Dans 10 ans, elles auront sans doute été remplacées par des machines ».

Poète et voyageur imaginaire, Arthur H confirme une fois de plus son talent et distille un nouvel album plein de délicatesse, explorant de nouvelles contrées musicales. Il nous livre ici la quintessence de son art et c’est un bonheur pur et simple. Des chansons, mais aussi des morceaux des précédents albums, à découvrir sur la scène de L’imprévu le 12 février.