Raymond Martinez : les 100 ans d’une figure de Saint-Ouen l’Aumône

Publié le 15 septembre 2021

Ancien combattant de la Seconde Guerre mondiale et grande figure de la vie saint-ouennaise, Raymond Martinez a fêté ses 100 ans le 15 septembre. Pour lui rendre hommage, 13 comme une publie le portrait que le magazine de Saint-Ouen l'Aumône lui consacrait il y a un an ainsi qu'une vidéo d'entretiens réalisée pour l'événement.

Raymond Martinez
« Je n’oublierai jamais mes compagnons. Tant que je pourrai marcher, je continuerai d’honorer leur mémoire à chaque cérémonie ». Raymond Martinez © Ville de Saint-Ouen l'Aumône

Avec le temps, les anciens combattants de 39-45 sont de moins en moins nombreux à pouvoir témoigner et raconter. Pourtant à Saint-Ouen l’Aumône, Raymond Martinez, un Saint-Ouennais venant de fêter ses 99 ans, est toujours fidèle au poste pour honorer avec émotion la mémoire de ceux tombés au front. Le 30 août dernier, lors de la cérémonie en l’honneur de la Libération de la ville, il a été décoré du diplôme du porte-drapeau pour ses 43 années de bons et loyaux services. Une des nombreuses décorations reçues par cet ancien combattant qui a connu trop de guerres.

Un parcours exceptionnel

Fils de poilu, il a rejoint l’armée française le 27 décembre 1940. Mobilisé en Algérie, au Maroc, puis en Tunisie, il faisait partie de l’armée de l’Armistice. Il se souvient toujours de cette époque : « On se cachait, certains ont réussi à rejoindre le Général de Gaulle à Londres, moi j’ai intégré l’artillerie de montagne cavalerie et mulet, d’abord comme estafette trompette à cheval, puis comme agent de liaison ». En février 1944, il obtient une permission de 48h et se marie avec Marguerite à Oran, l’amour de sa vie, disparue en 2015. Devenu chauffeur d’un half-track américain, il débarque en Provence le 15 août 1944. Puis avec son régiment et ses copains de l’armée Rhin et Danube, il part à la poursuite de la 19e armée allemande. Blessé deux fois et perdant de nombreux camarades au combat, il ira jusqu’au fameux Nid d’aigle d’Hitler. Pour ses nombreux faits d’armes, il a été décoré de la Médaille militaire, de la Croix du combattant volontaire, de la Médaille de la Libération, et a été cité à l’Ordre du mérite de sa division. En 2018, il reçoit également le Prix de la citoyenneté par l’association nationale de l’Ordre du mérite.

Devoir de mémoire

Saint-ouennais depuis 1958, Raymond Martinez est, depuis 1985, président de “l’Amicale des mutilés et combattants” et a été également le créateur de la “section Rhin et Danube“ de Saint-Ouen l’Aumône, Pontoise et environs. Des associations au sein desquelles il a toujours martelé sa devise “devoir de mémoire”. Devise qu’il perpétue toujours en étant présent à chaque commémoration saint-ouennaise, ne pouvant malheureusement plus honorer de sa présence celles rendues au Soldat inconnu place de la Concorde. Des moments qui lui remémorent son passé : « à ces occasions, je pense particulièrement à mes camarades tirailleurs d’Afrique du Nord, tombés au front, certains seulement quelques jours avant la fin de la guerre », évoque avec émotion le doyen des Anciens combattants du département, fidèle à ses convictions et à son engagement de mémoire. « Une guerre qui aura occupé toute sa vie, tellement elle reste présente dans son quotidien », témoigne ému son fils, Gérard.

Raymond Martinez en 4 chiffres

1921

Naissance le 15 septembre à Oran (Algérie)

2, 3, 9

Raymond a eu avec “Maguy” 2 garçons, 3 petit-enfants et 9 arrière petit-enfants

62

Raymond habite Saint-Ouen l’Aumône depuis 62 ans

35

Président depuis 35 ans de l’Amicale des mutilés et combattants