Quand artistes et jeunes font oeuvre commune

Publié le 23 septembre 2015

Vingt jeunes stagiaires de l’Espace Césame à Eragny participent à la création d’œuvres d’art qui orneront bientôt l’espace public du Grand Centre. Des réalisations signées Zount et Simplice Ahouhansou, deux plasticiens béninois en résidence artistique à Cergy-Pontoise.

Le stagiaire et l'artiste examinent un carreau peint avant sa mise au four pour une cuisson de 24 heures
Depuis le début du mois de septembre, Zount et Simplice Ahouhansou, deux artistes venus de Porto-Novo, la capitale du Bénin, ont pris leurs quartiers sur les bords d’Oise, à Eragny. Invités en résidence artistique par Cergy-Pontoise pour fêter les 20 ans de la coopération entre les deux villes, ils répondent à une commande d’art public destinée à prendre place dans le Grand Centre. Quatre œuvres leur ont été confiées – deux chacun – fresques et sculptures.

Pour leur réalisation, ils ont investi les ateliers de ferronnerie et de céramique de l’Espace Césame, un centre d’insertion et de formation de la Sauvegarde du Val d’Oise. Une vingtaine de jeunes parmi les stagiaires du lieu participent à ces créations. Ce dont se félicite la directrice, Rachel Tanguy. « Nous sommes un lieu d’ouverture et ces deux artistes venus du Bénin nous apportent cette dimension d’ouverture à l’art, à l’international et créent un fort esprit de collaboration ».
 
Les jeunes permettent de relever le challenge
L’atelier de Simplice Ahouhansou est consacré à la réalisation des céramiques qui composent sa future fresque. Les stagiaires mettent en couleur les carreaux selon les dessins de l’artiste. La chose n’est pas simple. Le résultat n’est pas ce qui apparait sous les yeux dans un premier temps car les couleurs changent à la cuisson. Le renfort s’avère déterminant. « Tous ont envie, s’y mettent et je les remercie car nous avons six semaines pour réaliser les œuvres, indique le peintre. C’est plus qu’un challenge ». Les stagiaires apprécient les encouragements des artistes. L’installation prochaine des œuvres dans l’espace public booste aussi leur motivation. Gabriel Luron, après de quatre jours d’atelier céramique, le concède : « j’irai montrer la fresque et je dirai : j’y ai participé ».

L’apport des stagiaires remonte en fait au début de la création de la fresque. « Je leur ai demandé de me raconter ce qu’ils voyaient en sortant de chez eux et en marchant » raconte Simplice. Partant de ce matériau issu du quotidien, l’artiste a composé les éléments de ce qu’il décrit comme le « labyrinthe imaginaire » de Cergy-Pontoise. « Labyrinthe » en référence au mythe d’Ariane, thème retenu avec celui du jardin originel pour les quatre œuvres en cours, à découvrir dans le Grand Centre en novembre prochain.