Pour sa sixième édition, le Festival du Regard nous propose une plongée au coeur de l’intime et de l’autofiction. Après avoir exploré la période transitoire de l’adolescence (en 2018), les différentes façons d’ « habiter » le monde (en 2019) ou de le parcourir avec curiosité (Voyages extra-ordinaires, en 2020), Sylvie Hugues et Mathilde Terraube, les deux directrices artistiques nous emmènent cette année dans l’intimité de photographes-auteurs qui ont pris leur propre vie pour fil conducteur de leur travail. Au travers des œuvres de dix-neuf artistes, le Festival nous donne à voir l’évolution de cette approche depuis l’incroyable autoportrait d’Hippolyte Bayard de 1840 jusqu’ à nos jours où, les barrières techniques tombant une à une, c’est la sincérité du propos, l’engagement de l’auteur dans son récit, sa façon de rendre universel son propre parcours qui deviennent les valeurs dominantes de la photographie.

Petit aperçu des photographes exposés

Alberto García-Alix l’un des plus grands photographes espagnols, est une figure clé de l’avant-garde créative des années 1970 à 1986. Poète, rocker et matador anarchiste dans l’Espagne post-franquiste, il puise son inspiration dans son entourage immédiat. À travers ses photos, nous nous immergeons dans un récit qui traverse son quotidien, façonnant un discours vital dont la photographie est le cœur.

L’autoportrait, Jen Davis en a fait le cœur de son travail. Souffrant d’obésité depuis son plus jeune âge, elle s’est photographiée pendant onze ans pour mieux accepter son corps. Dans ses photographies à la beauté troublante, elle semble lancer un défi au regard du spectateur.

C’est également avec l’autoportrait que la Canadienne Kourtney Roy enregistre la trace de sa présence dans le monde, dans l’intervalle d’une illusion. Telle une héroïne du grand écran, elle fait corps avec le décor. Les lieux, les espaces, sont pour elle source d’inspiration.

Patrick Taberna poursuit un travail d’une poésie intimiste, à la fois autobiographie familiale et journal de voyage. Construisant une œuvre lente, Patrick Taberna photographie essentiellement en voyage, et sa famille est son unique sujet ou, du moins, elle est le fil rouge qui suscite et accompagne toute sa photographie.

Un Festival de plus en plus ancré à Cergy-Pontoise

Pour sa quatrième année à Cergy, avec le soutien enthousiaste de la Communauté d’agglomération depuis le début, l’équipe du Festival multiplie les partenariats sur le territoire cergypontain. À la Maison des Arts et l’Ecole Talentiel, déjà partenaires l’an dernier, s’ajoute une nouvelle collaboration avec l’Ecole Nationale Supérieure d’Arts de Paris-Cergy qui s’est concrétisée par un appel à projet lancé au printemps 2021 permettant à trois étudiants d’exposer pour la première fois. Autre nouveauté, le lancement du Projet Erigere – Festival du Regard consistant en des ateliers photographiques menés avec les résidents de Marcouville à Pontoise tout au long de l’année, qui aboutira à une exposition lors de l’édition de 2022.

Visites commentées, rencontres avec les photographes, ateliers

Durant les week-ends du festival, des rencontres avec les photographes, des visites commentées tous les samedis après-midi à 14h30, et des lectures de portfolios par des professionnels sont organisées. La Maison des Arts de Cergy-Pontoise propose aussi une expo du photographe Rémi Noël (invité du Festival l’an dernier) et également deux ateliers photo à destination du jeune public.

• À l’ancienne poste

Les expositions des photographes

Alberto Garcia Alix • Jen Davis • Marc Riboud et Catherine Chaine • Patrick Taberna • Eva Rubinstein • Lolita Bourdet • Marilia Destot • Sylvia Ney • Patrick Cockpit • Franck Landron • Kourtney Roy • Robert Doisneau • Deanna Dikeman •

L’intime et l’autofiction vus aussi par : Hippolyte Bayard, Araki, Lucienne Bloch, Miroslav Tichý, Ralph Eugene Meatyard, Michael Ackerman et une sélection de tirages du XIXème.

Les projections des court-métrages de Kourtney Roy et des films documentaires de Franck Landron (Limite(s) d’Antoine d’Agata et Un flirt photographique sur l’œuvre de Claude Nori).

• Sur la place des arts

Exposition Bambino (le Festival du Regard à destination du jeune public)