« Pour moi la poésie n’est pas faite que de rimes et de rythme. C’est aussi une peinture de la vie même, parfois dans ce qu’elle a de plus sombre ». Jeunes pleins d’illusion, femmes seules, chômeurs, personnes âgées ou sans domicile constituent les chapitres d’un recueil de poésies engagé, lanceur d’un appel contre l’indifférence. « Le regard qu’on porte sur les gens, je voudrais qu’il soit plus humain, plus fraternel ». « Par exemple ces femmes qui élèvent leurs enfants seules, tout le monde se reposant sur elles, exploitées dans leur travail… quel courage ! Je leur dis bravo, vous méritez le paradis ».
Et puis il y a les jeunes, qui ressemblent à ceux qu’elle a connus pendant toutes les année où elle travaillé comme comme conseillère principale d’éducation au lycée Kastler de Cergy. Nicole Dubromer en parle avec responsabilité. « Il fallait s’occuper de 1300 élèves, issus de tous milieux, et bien les orienter, ne pas se tromper malgré les difficultés que certains allaient rencontrer. C’est à partir de tout cela que j’ai écrit Fleurs de banlieue ».
Je fais ce dont j’avais envie
Ancienne étudiante en lettres à la Sorbonne, un temps prof de lettres, toujours nourrie des grands auteurs des XIXe et XXe siècles, la Cergyssoise aura attendu longtemps avant de pouvoir s’adonner pleinement à la poésie. « Avant, je n’avais pas le temps. Mais depuis que je suis à la retraite, je fais ce dont j’avais envie ». Jeune retraitée, elle commence par étudier le piano. Mais le hasard la met en contact avec la Société des Poètes Français. On l’encourage d’abord à écrire. « Maintenant il ne se passe pas un jour sans que j’écrive une page ». Puis on l’aide à publier son premier recueil.
Au premier livre a succédé en 2015 Venus d’ailleurs qui raconte des vies de l’immigration et de gens « embarqués sur une coquille de noix ». Ici encore on lit l’appel à la fraternité d’une poète qui, au détour, laisse entendre sa satisfaction d’habiter une ville « qui a osé ouvrir ses portes aux réfugiés ».
Pour aller plus loin, Nicole Dubromer a créé à l’automne dernier l’association « Fleurs de banlieue » avec l’objectif d’attirer les jeunes à la poésie. « On est en train de mettre en slam les poèmes Vos papiers et Fatima, avec peut-être un disque à l’horizon ».
L’association Fleurs de Banlieue tient ses réunions à la maison de quartier Axe Majeur-Horloge tous les derniers vendredis du mois. Pour tout renseignement, contactez Nicole Dubromer par mail à l’adresse suivante: nicole.dubromerperquin@gmail.com