Surendettement, violences, toxicomanie, délinquance… Dans certaines familles, les difficultés s’enchaînent et se répètent, les emprisonnant dans un schéma de reproduction. Acculées, elles ne parviennent pas à s’en sortir, malgré un recours régulier – parfois sur plusieurs générations – aux services médico-sociaux. Face à ces situations complexes et inextricables, les professionnels de terrain – travailleurs sociaux, médecins, éducateurs, psychologues, etc. – font appel au centre de thérapie familiale et sociale Melia pour enrayer cette spirale. « Certaines problématiques dépassent en effet le seul cadre du social et sont la traduction d’une grande souffrance psychique liée à l’histoire de la famille, qu’il faut dénouer. Et c’est là le cœur même de notre action », souligne Dominique Guin, son responsable.
Une prise en charge globale
L’association Melia accueille les familles et les professionnels qui les accompagnent. « Nous essayons de comprendre pourquoi ces familles ont du mal à aller mieux. Nous misons sur la parole de chacun, personnes aidées et professionnels, croisons les regards des uns et des autres, plongeons au cœur du vécu, de l’histoire de la famille… Il s’agit d’identifier les dysfonctionnements et les blessures non traitées ». L’objectif est de favoriser l’expression de la souffrance psychique et de permettre ainsi l’amorce d’une dynamique de changement. Un travail mené main dans la main avec les familles et les professionnels qui sollicitent l’association. En 2013, Melia a ainsi reçu 316 familles – dont 42 % issues de la Communauté d’agglomération – et presque autant de professionnels. Près de 900 entretiens ont été réalisés.
Agir sur tous les fronts
Melia mène aussi des actions d’analyse de la pratique, destinées aux acteurs du champ médico-social. L’association a également travaillé pendant plus de dix ans auprès des détenus de la maison d’arrêt du Val d’Oise et de leurs proches « sur le sens du passage à l’acte et de la récidive – toujours cette notion de répétition qui constitue le fil rouge de notre travail ». Dans les prochaines années, Melia envisage un rapprochement avec le monde de l’entreprise. « Nous pourrions intervenir dans le cadre de la résolution de conflits et de la prévention des risques psychosociaux ». Un projet en cours de réflexion pour cette association qui bénéficie du soutien financier du Conseil Général, de l’Agence régionale de santé, de la Communauté d’agglomération et de la CAF.
Auprès des ados
Depuis 2006, en partenariat avec la Communauté d’agglomération et l’Éducation nationale, Melia participe à la classe relais du collège des Merisiers à Jouy-le-Moutier, destinée aux élèves en difficulté, présentant une démotivation profonde ou encore un absentéisme chronique. Il s’agit pour Mélia de dynamiser les liens entre parents, jeunes et institution scolaire, dans une optique de prévention des processus de réitération de l’échec et des violences intra-scolaires.