Par la production de légumes biologiques et leur distribution en circuit court, sous forme de paniers hebdomadaires à des adhérents consommateurs, les Jardins d’ACR permettent à des adultes en difficulté sociales et professionnelles de retrouver un emploi et de reconstruire un projet personnel.

Des salariés en insertion

Rendez-vous est donné, au 1, rue de l’Ancienne Mairie à Vauréal, avec Richard Baly et Réda Alem, les deux encadrants techniques du jardin de Vauréal-Cergy. Ambiance décontractée autour de la table ronde sous les combles, un café, du sucre, et on rentre tout de suite dans le vif du sujet. « Ici, toutes les personnes en insertion sont salariées. Elles ont signé un contrat renouvelable d’ouvrier polyvalent pour 4 à 6 mois. Le job est assez physique » lance Richard en souriant. « Les salariés travaillent 26h par semaine, principalement le matin. La journée commence à 8h30 par une petite formation théorique, puis on distribue les tâches par équipe et c’est le départ pour les jardins… »

Un suivi personnalisé

Fabienne Ordon, chargée d’insertion professionnelle, réalise tous les jours un suivi personnalisé des salariés en insertion et trouve des solutions adaptées à leurs besoin : logement, formation, recherche d’un emploi à l’issue de leur parcours de réinsertion aux Jardins, et plein d’autres choses encore… . « Nous travaillons avec de nombreux partenaires locaux, les assistantes sociales, le Pôle Emploi, les CHRS (Centre d’hébergement et de réinsertion sociale), les villes de l’agglomération qui sont adhérentes au PLIE (Plan local pour l’insertion et l’emploi) ou encore le centre IPC Cergy-Saint-Christophe qui permet à nos salariés de pouvoir faire un bilan de santé gratuit… »

« Ce matin, il faudra arracher les carottes pour alimenter les 160 paniers hebdomadaires de nos adhérents et finir de désherber le carré de ciboulette… ». Le ton est donné dès 8h30 par Réda qui distribue les tâches aux apprentis maraîchers dans la salle de débriefing située au rez-de-chaussée de la Maison de la Nature. Quelques règles de sécurité routière sont rappelées à la personne désignée ce jour pour conduire le tracteur… et tout le monde se met en marche.

Vauréal, Cergy, Courdimanche…

L’équipe rejoint une parcelle cultivée située à seulement 200 mètres de là. L’ambiance est au soleil matinal et à la bonne humeur. Après quelques photos, le temps est venu de découvrir d’autres terrains exploités par le jardin de Vauréal-Cergy, à flanc de coteau, en lisière du bois des Loctaires. Richard tient à montrer les « tunnels », ces serres en forme de U renversé qui permettent de faire pousser « au chaud », et donc avec un bien meilleur rendement, tomates, radis et autres courgettes… Le jardin de Vauréal-Cergy gère aujourd’hui une surface totale de presque 3,5 hectares de terrains répartis sur les communes de Vauréal, Cergy, Evecquemont et Courdimanche.

Agriculture biologique

« Nous sommes adhérents à l’association nationale Les jardins de Cocagne ce qui nous permet d’être certifiés par ECOCERT, à condition bien entendu de respecter strictement le cahier des charges d’une agriculture biologique… ». De retour dans la cour de la « ferme », on aperçoit un tableau noir, rédigé à la craie, qui présente le contenu des paniers distribués aux adhérents. Pour les aider à accomoder leurs carottes, pommes de terre, radis noirs et autres blettes, Richard ajoute chaque semaine une recette sur la page d’accueil du blog de l’association : une belle invitation à prendre son épluche-légumes et ses marmites !

S’inscrire à l’association ACR, c’est récupérer chaque semaine un panier de fruits et légumes cueillis de la veille et cultivés par des salariés en insertion dont 50 % embrasseront en fin de parcours une « sortie positive » vers un mieux-être social, une formation et même, souvent, un nouvel emploi !