Malafi, la soif d’apprendre

Publié le 26 décembre 2018

La vie de Drame Malafi, jeune Cergypontain de 25 ans, a changé grâce à l'Ecole de la 2ème chance. Parti à 8 ans vivre en Afrique, revenu à 18 en sachant à peine lire et écrire, ce titulaire d'un BTS travaille aujourd'hui dans l'aéronautique. Coup de projecteur sur la trajectoire atypique d'un jeune homme sage, courageux et généreux.

Si aujourd’hui, ce jeune homme au regard doux et à l’allure affirmée est parfaitement inséré dans la vie professionnelle – il est diplômé dans l’industrie et travaille chez Safran, un équipementier aéronautique international – son parcours scolaire ne l’y prédestinait pas !

De Cergy à la Gambie

Malafi est né à Cergy-Pontoise dans le quartier Saint-Christophe. En 2001, sa famille s’envole pour vivre dans une ferme à près de 4 000 km de la France, en Gambie, petit territoire d’Afrique de l’ouest, enclavé au milieu du Sénégal. Malafi a 8 ans et sort tout juste de CE1. Il va s’en suivre 10 années de découverte de la culture africaine et d’apprentissage de l’agriculture traditionnelle. Sa vie devient bien différente de celle qu’il avait en France, notamment parce qu »il n’est pas scolarisé. Bien sûr, ces années passées à travailler à la ferme lui permettent de se rapprocher de ses racines et de prendre conscience de la richesse d’une double culture. Mais, surtout, il découvre là-bas ce qu’il a toujours pressenti, qu’être français était une chance.

Des rencontres décisives

Lors de ses vacances à Cergy pendant les étés 2008 et 2009, Malafi va croiser le chemin de Souleymane, un habitant du quartier de Saint-Christophe, qui lui parle de son travail dans l’aéronautique. « C’était passionnant, se souvient le jeune homme. Et c’était aussi une belle réussite dans notre quartier « . À partir de là, une graine va germer dans l’esprit de Malafi qui ne cessera de croître jusqu’à sa majorité et son retour en France. Il veut travailler dans l’aéronautique et s’intégrer en France pour devenir lui-même un exemple dans le quartier, comme Souleymane. Il va prouver que c’est possible. Mais les débuts sont difficiles, il sait à peine lire et écrire. « Je voulais être électricien, mais on m’a dit que je n’avais pas le niveau« . Alors quand il entend parler de l’École de la deuxième chance (l’E2C) qui se trouvait alors juste à côté de chez lui, un déclic se produit. « C‘est le mot « école » qui m’a plu. Je voulais me remettre à niveau, recommencer à lire, à écrire, et être autonome pour devenir un citoyen, m’intégrer et pouvoir exercer le métier qui me passionnait« .

mur d'attestation de réussite de l'école de la 2ème chance

Comme Malafi, d’autres jeunes ont profité du parcours de l’E2C vers une formation ou un emploi.

Des formateurs à l’écoute

À l’E2C, Malafi est tellement motivé pour apprendre, qu’il convainc ses formateurs de retarder son départ en stage. « C’était trop tôt, trop rapide, je voulais tellement apprendre, je voulais plus et ils m’ont compris. Je leur suis très reconnaissant d’avoir été à l’écoute de mes besoins« . Ce fut un moment capital pour Malafi, car cette remise à niveau lui a permis un an plus tard d’intégrer une formation pour préparer l’entrée en bac professionnel « Technicien d’usinage » à l’IFA Adolphe Chauvin à Osny, qu’il obtiendra en 2016. Ensuite, c’est la route vers l’Aforp, le centre de formation industriel et technologique de Drancy pour obtenir deux ans plus tard un Brevet de technicien supérieur en conception de processus de réalisation de produits. Une belle réussite pour l’E2C et pour le jeune homme.

Savoir ce que l’on veut et saisir sa chance

Drame Malafi travaille depuis en intérim chez Safran, comme technicien méthodes. « Je travaille au sein de l’équipe Robustesse du pôle Forge. Je traite des anomalies sur des pièces de moteurs d’avions. Je ne peux pas entrer plus dans les détails car le reste est confidentiel « . Il est fier de ce qu’il est devenu, d’avoir réussi à faire ce qu’il souhaitait, mais sans aucune prétention. Il veut juste faire « entendre raison » aux jeunes qui doutent ou désespèrent, leur dire qu’ils ont tous leur chance. Mais aussi « qu’il faut savoir ce que l’on veut et se donner les moyens d’y arriver et le reste suivra« . Quant à ses propres projets d’avenir, il répond avec modestie : « Continuer à apprendre, gagner de l’expérience dans le métier que j’ai choisi et saisir les opportunités qui se présentent« . Nul doute que sa bonne étoile et son courage continueront de le guider là où il souhaite.

S'inscrire à l'E2C

Il y a des rentrées toute l’année !

Vous pouvez vous pré-inscrire en ligne. Vous serez contacté pour participer à une réunion d’information collective. Ensuite, si vous confirmez votre projet et que l’entretien avec les équipes de formateurs est concluant, vous ferez partie d’une promotion de l’E2C95. Être candidat, c’est faire acte volontaire d’engagement vers un avenir plein de promesses.

Plus d’infos sur www.e2c95.com