Madjid Hadj-Larbi a acquis une certaine habitude à se raconter – tout au moins la partie de sa vie pendant laquelle se déroule sa scolarité et ses études – devant des jeunes dits des quartiers. Dans le cadre de l’association APRES (Association pour la Promotion de la REussite Scolaire) qu’il a cofondée en 2004, il présente, avec d’autres intervenants, son parcours à des élèves de collèges principalement, de lycées et parfois d’écoles élémentaires. Situés en zone d’éducation prioritaire, ces établissements accueillent une part importante d’élèves de milieux populaires. Ces jeunes, qui n’imaginent pas forcément leur avenir sous un jour radieux, sont les premiers à souffrir des orientations par défaut et de la démotivation vis-à-vis des études.
« Nous étions un groupe d’amis, avec comme point commun une origine sociale modeste et le fait d’avoir réussi à faire ce qui nous plaisait » se souvient Madjid Hadj-Larbi. « Face au discours négatif sur l’avenir des jeunes des banlieues et à ses effets dévastateurs sur ces mêmes jeunes, nous avons eu envie d’aller vers eux. L’idée était de raconter notre parcours par l’exemple – d’autres exemples que les stars du showbiz ou du sport – et leur permettre de se projeter positivement dans l’avenir».
Un concept simple qui vise l’efficacité pour démystifier les études : « Nous nous présentons comme des exemples, non pas comme des modèles et ne faisons pas de promotion des filières élitistes ».
Montrer que je pouvais réussir mes études
Aujourd’hui informaticien à la Banque Postale, Madjid habite Cergy depuis 12 ans avec sa femme et ses trois enfants. Âgé de 42 ans, il est amené régulièrement à décrire sa trajectoire. Issu avec ses cinq frères et sœur d’une famille modeste, il habite le quartier de Marcouville à Pontoise pendant sa scolarité, de quatre à neuf ans. Les Hadj-Larbi déménagent ensuite à Compiègne. C’est ici que commencent les années collège. Bon élève en 6ème, le collégien ne travaille plus à la fin de la 5ème. Il est convoqué avec ses parents par la professeur principale et l’événement est salutaire : « par fierté, je me suis promis de montrer à ma mère que je pouvais réussir mes études ». S’ensuivront le bac scientifique au lycée de Compiègne et la confrontation avec des milieux sociaux très différents. Madjid Hadj-Larbi décrit ces étapes devant les classes de collégiens. Pas question d’enjoliver. Si la réussite est au bout, il y a des accidents, des mentions aux examens visées mais ratées, des doutes et des efforts, tous relatés. Après 4 ans passés à la faculté des Sciences d’Amiens, Madjid obtiendra le diplôme de 3e cycle de l’Université de Technologie de Compiègne.
Cet exemple, comme ceux racontés par les autres intervenants de l’association, touche les collégiens. Un récent retour de questionnaire de satisfaction retient notamment qu’il faut : « Etre ambitieux, avoir une bonne orientation, choisir un travail qu’on aime. Se mettre activement au travail, s’accrocher et ne pas baisser les bras ».
Parmi les nombreuses interventions dans les établissements, toujours en duo homme – femme, Madjid Hadj-Larbi évoque le partenariat de longue date avec le collège du Moulin à vent de Cergy. Il voudrait développer l’action de l’APRES à Cergy-Pontoise et, pour cela, il a besoin de « recruter » des intervenants. « L’idéal serait qu’il s’agisse de gens d’ici ».
Contact
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Site Internet : www.lapres.fr
Email : madjid@lapres.fr
Tél. : 06 60 16 98 11