Les Hauts-de-Cergy : des gares jusqu’au square

Publié le 31 mai 2017

Depuis le Cour des Merveilles, il suffit de traverser la place du Nautilus pour arriver place des Trois gares. À quelques pas de là, en passant par la rue des Brumes lactées, on rejoint le square de la Vénus des loups. Itinéraire onirique ? Non, une simple promenade dans les Hauts-de-Cergy…

Le quartier des Hauts-de-Cergy, anciennement appelé Cergy-le-Haut, est sorti de terre dans les années 90 avec un objectif : devenir l’un des pôles majeurs de la ville nouvelle. Pari réussi ! À l’époque, le défi est avant tout architectural : faire écho à l’architecture parisienne avec des immeubles d’inspiration haussmannienne – une hauteur caractéristique, un soin particulier accordé aux façades, des toitures courbes en zinc… Un quartier à vivre, doté de commerces de proximité et de nombreux équipements, parmi lesquels Visages du monde, des écoles, un cinéma multiplexe, sans oublier la gare routière et la gare RER. Comment ça ! La place des Trois gares n’en compterait que deux ?

Sans crier gare !

Il faut se rendre à l’évidence, on aura beau recompter mille fois, il n’y a que deux gares sur la place des Trois gares : la gare routière – surmontée d’une toile tendue – et la gare RER – dont l’architecture de verre et de métal revisite la tradition ferroviaire. Au moment de baptiser le site, il est effectivement prévu d’installer une troisième gare : le « bâtiment voyageur » de la gare terminale du Champs de Mars construite par Juste Lisch pour l’exposition universelle de 1878. Finalement, faute de lui trouver une véritable utilité, le projet est abandonné. Mais la place ne fut jamais rebaptisée.

Gare Lisch
La gare Lisch, qui aurait pu devenir la « 3e gare » des Hauts-de-Cergy

Royal au square

Autre lieu emblématique du quartier, le square de la Vénus des loups. Pour la première fois dans la ville nouvelle, un espace vert propose un square urbain clos, véritable petit jardin à la Française de 8 000 m2. Autre référence « parisienne » du quartier, le square est fermé par une clôture provenant de la Cour carrée du Louvre. En effet, au moment de la construction de la pyramide du Louvre, la ville de Cergy obtient de l’architecte des monuments historiques le droit de récupérer des murs de soubassement en pierre, des grilles, des dalles et des pavés. Une fois restaurés, ils sont ainsi réinstallés et donnent au lieu un air distingué, mais pas guindé. Le square se veut en effet un lieu de convivialité ouvert à tous les habitants du quartier. Dans le fond du jardin, à proximité des aires de jeux, une sortie permet de rejoindre le mail du Point du Jour. Cette coulée verte relie le square de la Vénus des loups au parc du Chat perché. Des noms qui font rêver…

Square de la Vénus aux loups Cergy-Pontoise

Grande & petites histoires

Didier Robelus, secrétaire de l’APEPA, association des anciens et partenaires amis de l’établissement public d’aménagement de Cergy-Pontoise

« Dans les années 90, en tant qu’ingénieur, je faisais partie de l’équipe en charge du développement des Hauts-de-Cergy. La ville avait imaginé récupérer la gare Lisch,  construite en 1878 à l’occasion de l’exposition universelle à Paris, démontée puis remontée à Bois-Colombes en 1897. Un magnifique bâtiment de verre, métal et briques qui tombe aujourd’hui en ruines. À l’époque, le projet était de le restaurer et de conserver sa fonction originelle : une gare voyageur. Toutefois, sa superficie, ses caractéristiques techniques, ainsi que le coût de la rénovation eurent raison du projet. Mais cette appellation n’est pas la seule curiosité dans le quartier. Isabelle Massin – maire de Cergy de 1989 à 1996 – avait décidé d’impliquer les habitants et sollicité le collège du Moulin à Vent et le lycée Jules Verne, afin de baptiser les rues. Autour de la place des Trois gares, la thématique est celle du temps qui passe. On y trouve ainsi la rue du Lendemain, de la Destinée ou la place des Allées et Venues. Les élèves se sont aussi inspirés de l’œuvre de Jules Verne pour proposer les rues du capitaine Nemo, Philéas Fogg, Michel Strogoff et la place du Nautilus. Mais le projet de la classe de 4e du collège du Moulin à Vent est sans doute le plus poétique. Les élèves ont été invités à travailler la technique de l’association de mots issus de champs lexicaux différents : la nature et le cosmos. C’est ainsi que sont nées les rues des Brumes lactées, du Désert aux nuages, l’allée des Météores de pailles et le square de la Vénus des loups. »