Les balades de l’été # 8 / La coulée verte à Saint-Ouen l’Aumône

Publié le 25 août 2018

La 8ème balade d’été de « 13 comme une » vous propose de vous glisser le long de la coulée verte de Saint-Ouen l’Aumône au bord du ru de Liesse. Allez, c'est parti !

Les arbres, l'écrin de verdure et le léger bruit de l'eau qui coule seront vos principaux compagnons de route sur ce parcours.
  • Les points forts : un écrin de verdure en pleine ville, les miroirs des plans d’eau, une promenade très ombragée et pleine de surprises. Appareil photo et pique-nique recommandés.
  • La durée : 2h30 à 2h45 selon le rythme de marche et sans compter la pause pique-nique !

Début 1990, la commune de Saint-Ouen l’Aumône a engagé, dans le cadre d’un contrat régional, l’aménagement d’une Coulée verte, cheminement pédestre de 5 kilomètres longeant le ru de Liesse et les étangs. Cette promenade emprunte des sentiers paysagers, depuis les berges de l’Oise jusqu’au bassin Blanche de Castille à Liesse.

Pour commencer, vous pouvez garer votre voiture sur le quai de Halage, côté Saint-Ouen l’Aumône bien sûr, et si possible au bout du quai après la rue d’Oraison. 

Laissez passer les vélos sur le quai de Halage…

Puis prenez à pied le chemin du même nom au bout du quai. 

Vous y croiserez des pêcheurs concentrés…


… et aussi quelques promeneurs flânant entre l’Oise et le stade de rugby R. Couderc.

Très vite sur votre droite, prenez le chemin du Pothuis qui serpente entre le golf municipal et le stade.

Vous avez remarqué ? Ce sont les deux mêmes personnes que la photo précédente ? Mais où donc est passé leur chien ?

Le golf municipal : le golf urbain se niche dans un petit parc boisé et fleuri, en plein coeur de ville. Ses installations comprennent un parcours 9 trous compact, un terrain d’entraînement de 34 postes – dont 12 couverts – et un green d’entraînement avec deux zones d’approche, idéal pour les débutants comme les plus confirmés.

Quelques arbres somptueux donnent de l’ombre aux joueurs de golf.

Au bout du chemin du Pothuis, longez le golf rue du Mail sur une centaine de mètres avant de retrouver le ru de Liesse sur votre droite dans l’allée de l’Abbaye. L’allée ombragée donne accès au club house du golf et au green d’entraînement.

Il faut de la patience pour jouer au golf et aussi pour ceux qui vous regardent jouer ! 


Le ru de Liesse est votre guide et votre compagnon tout à la fois : discret, vivant, jouant sans cesse entre ombre et lumière….


Le ruisseau est habité par de nombreux oiseaux d’eau qui apportent couleurs et animations au paysage. Ici une poule d’eau qui a hâte de rentrer chez elle…

Une fois passé sous la ligne de chemin de fer, continuez tout droit jusqu’à l’éntrée du parc de l’abbaye de Maubuisson.

Vous êtes surpris par cette vision insolite de la Grange aux dîmes, premier bâtiment visible du site de l’abbaye. Confrontation entre la construction du XIIIe siècle et les immeubles érigés presque 800 ans plus tard !


De l’autre côté du chemin, juste avant de rentrer dans le parc de l’abbaye… Vous pourrez maintenant affirmer qu’il y a bien des champs au plein cœur de Saint-Ouen l’Aumône.

L’abbaye de Maubuisson est une abbaye cistercienne de femmes, fondée en 1236 par la reine Blanche de Castille. Durant un demi-millénaire, vingt-sept abbesses la gouverneront. L’activité religieuse cesse en 1787. Les biens immobiliers sont vendus en 1793. Les lieux servent ensuite d’hôpital militaire, puis de filature, de chocolaterie et d’exploitation agricole, avant d’être rachetés par la Fondation Rothschild. Désormais propriété du département, l’abbaye de Maubuisson a ouvert ses portes en 1987, après 10 ans de fouilles et de restauration. De l’édifice, subsistent quelques très belles salles aménagées en lieux d’exposition : la salle voûtée de la capitulaire, un grand parloir, et la salle dite des religieuses.

Toute l’année des expositions d’art contemporain vous sont proposées dans le bâtiment principal de l’abbaye.

Avec ses vastes pelouses, son bassin, et ses vieux platanes classés « arbres remarquables de France”, le parc public de Maubuisson est un véritable havre de paix qui se déploie sur huit hectares. 


C’est tellement beau que les cyclistes préfèrent descendre de vélo pour profiter du spectacle !


Les canards colvert traînent leur signature dans le miroir ondoyant du bassin…


…pendant que d’autres s’adonnent à la sieste, au bronzage ou à la lecture.


Dans le parc, une zone d’expérimentation végétale, laissée volontairement en friche, où l’on peut voir des cardères ou « cabarets des oiseaux ».


Seule une compagnie de canards est là juste à propos pour troubler l’onde du ru de Liesse.


Dernier clin d’œil à la vieille dame de Maubuisson à l’heure de la moisson d’été.

Pour continuer votre promenade, suivez le ru, sortez du parc par le grand portail et traversez la rue Alexande Prachay.
En face de vous, un escalier vous fait descendre directement à l’étang de Maubuisson.

 Á ne pas savoir ce qui est le plus séduisant, le ciel qui se mire dans l’eau, ou l’étang qui se fait miroir du ciel ?

Les étangs de Maubuisson : Au XIIIe siècle, quatre étangs successifs furent creusés pour alimenter l’abbaye : la Vacherie, Liesse, Saint-Prix et Maubuisson. Les étangs de Maubuisson servaient à la fois de vivier et de retenues d’eau pour l’abbaye voisine. Aujourd’hui propriétés communales, les deux étangs de 4 500 m2 sont désormais dédiés aux activités de pêche et de promenade.


Le nénuphar : le vrai, le rustique, pas les nymphéas qu’on installe dans les bassins, qui ont des grosses fleurs blanches ou roses)


Dans l’allée qui sépare les deux étangs, un canard vous regarde de son œil noir, avec l’air de dire : « Y en a marre d’être tout le temps dérangé par ces promeneurs ! », avant de s’éclipser fièrement dans les hautes végétations qui habillent les berges.


De grosses pierres vous permettent de traverser l’étang à pieds secs… Juste le temps d’apercevoir une poule d’eau ou une grenouille s’évader dans les roseaux avec un petit claquement d’eau.


La zone des étangs de Maubuisson se termine dans un étranglement gracieux des terres du milieu entre le ru de Liesse et l’un de ses bras qui alimentent tout deux les pièces d’eau situées en aval. Un petit pont, pont, pont, trois petits tours et puis s’en vont…


En direction de la coulée verte des Bourseaux, petite halte potagère. Votre chemin serpente entre jardins familliaux et ruisseau.


Une dernière ligne droite, verte et ensoleillée avant d’attaquer le secteur des bassins d’orage.

Construits lors de la création du quartier Colbert, les bassins d’orage ou de retenue offrent une végétation dense, spécifique aux milieux humides : saules, aulnes, frênes, et cyprès chauves. D’une capacité de 60 000 m3, ces bassins sont destinés,en cas de violents orages, au stockage des eaux de ruissellement.


En ce mois de juillet, les bassins sont à sec, mais à proximité, on peut observer de nombreux insectes tel ce bourdon butinant une ombelle de berce commune (Heracleum sphondylium).

Pour poursuivre votre promenade, il vous faut suivre les panneaux « mare pédagogique » et passer sous la voie de chemin de fer au niveau du chemin des Bourseaux. De l’autre côté, une grenouille en pleine forme vous accueille au départ de la Coulée verte des Bourseaux. Pour se diriger, c’est simple, il vous suffit de suivre le fidèle ru de Liesse !

La Coulée verte des Bourseaux sépare le quartier de Saint-Prix du quartier des Bourseaux. Elle chemine le long du ru de Liesse sur 7 500 m2 d’espaces boisés marécageux. C’est là, au coeur de ce bel espace sauvage, que se cache une mare pédagogique.


Il fait bon se promener en famille à la fraîcheur du bord de l’eau.

Sur votre chemin, vous découvrirez sur votre gauche, une mare pédagogique. Elle constitue un véritable biotope capable de favoriser le développement de différents batraciens et autres animaux. La flore spécifique aux milieux humides (dont une roselière) trouve ici un terrain favorable à son épanouissement. Elle abrite à son tour de nombreux coléoptères et insectes (libellules, sauterelles des marais et papillons). Cette mare est aussi un refuge pour les petits mammifères environnants : campagnols, musaraignes, mulots et autres hérissons. Un parcours pédagogique a été aménagé à l’attention des promeneurs autour de ce site d’observation.


Le jeu consiste à repérer la grenouille immobile parmi les lentilles d’eau ! Avec un peu de patience, on y parvient…


En passant sur l’un des nombreux ponts qui enjambent le ru de Liesse, vous pourrez observer ces tapis ondulants de plantes aquatiques.

On pourrait croire que la promenade est terminée au bout de la Coulée verte des Bourseaux, mais, si vous empruntez sur 50 m le tunnel à deux voies de la rue Claude Chappe, vous passerez ainsi de l’autre côté de la nationale 184 et retrouverez tout de suite sur votre droite le petit chemin qui accompagne le ru de Liesse.

Quand la lumière artificielle débouche sur la lumière naturelle… Attention les yeux !


Et toujours le rue de Liesse qui joue à cache-cache avec le piéton et la végétation.

Parfois de grands massifs de fleurs mauves retombent en grappes odorantes sur le ruisseau.
Il s’agit du buddleia ou « arbre aux papillons », une plante invasive sans doute échappée des jardins voisins.

 


Juste avant d’arriver au quartier de Liesse, une prairie dégagée où vous remarquerez quelques vieux troncs de saules « têtard ». Témoins d’une époque où la ville était encore très éloignée de ce lieu champêtre. 


Retour bref à la civilisation – ici l’arrière du quartier de la gare de Liesse – avant de replonger avec délice dans le dédale chlorophyllien du ru de Liesse.

Dans le hameau de Liesse, la Coulée verte de Liesse chemine sur un grand espace boisé, marécageux, longeant le ru de Liesse. Sur place, on trouve à nouveau des jardins familliaux, une plaine de jeux et un coteau fleuri planté en belvédère. Trois passerelles en bois ont été installées sur le ru, afin de créer une liaison naturelle entre ces aires de promenades et le quartier de Liesse. Il vous est possible de faire une boucle en passant d’abord par la rive gauche du ru (chemin de l’Aqueduc) pour rejoindre le bassin Blanche de Castille, puis de revenir par la rive droite (Sente des Terres de Saint Pierre).

Ambiance de calme et de repos pour ces deux ados. Les marches en bois conduisent à la passerelle qui enjambe le ru de Liesse.


Sur la passerelle, le spectacle est grandiose, mais prenez garde à ne pas vous aventurer hors du sentier, le terrain est plus que marécageux !


Les habitants du quartier de Liesse descendent facilement à la Coulée verte du ru de Liesse pour pique-niquer, lire, se promener, faire leur jogging…


… ou jouer en famille !

Dernière étape de notre promenade… au bout de la Coulée verte, n’hésitez pas à franchir la route très peu fréquentée, et réservée au bus, pour découvrir le bassin paysagé Blanche de Castille. Aménagé par la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise, ce bassin de rétention a pour fonction première de réguler le débit du ru de Liesse en cas de crues. Mais il se révèle être également un site d’agrément privilégié pour vos flâneries. Ouverte au public depuis avril 2012, cette pièce d’eau d’un demi-hectare regorge d’une étonnante biodiversité aquatique.


En longeant la rive, vous pourrez emprunter un ponton et ainsi traverser le bassin de part en part, comme si vous marchiez sur l’eau ! 


Quelques rencontres amusantes : la foulque reconnaissable à son bec blanc, son petit cri aigü et son oeil rouge…


Du silence, de l’eau, du temps, de la lumière, une invitation au repos, repos, repos…

La Massette (Typha latifolia) qui faseille dans le vent et accueille la danse des libellules.


La Salicaire commune (Lythrum salicaria) est une plante herbacée très répandue dans presque toute l’Europe, à proximité des cours d’eau où elle forme de longues inflorescences rose pourpré semblables à des épis et facilement reconnaissables.


Et pour terminer votre aventure, peut-être aurez-vous la chance de voir pêcher et s’envoler sa majesté le héron cendré. Sa manière de chasser est particulière. Il chemine lentement et courbé, dans les eaux peu profondes, sans faire de bruit, pointant vers le bas son bec puissant et pointu, prêt à asséner le coup mortel à la proie qui passera à sa portée : batracien ou poisson.

Il est temps de rebrousser chemin, et il vous faudra encore bien 45 minutes pour refaire le circuit dans l’autre sens et retrouver votre voiture.
Attention ! La Coulée verte n’est pas ouverte au public 24 h/24 : la portion qui traverse le parc de l’Abbaye de Maubuisson ferme à 21h en été, et celle des étangs de Maubuisson à 20h. Si vous voulez profiter des ambiances de la Coulée verte à l’allée et au retour, prévoyez de commencer votre périple avant 16h30.