A chacun sa méthode. Trois professeurs nous présentent les nouvelles modalités qu’ils ont proposées à leurs élèves et familles pour établir un échange pédagogique à distance.
Conversations WhatsApp
Professeur d’initiation musicale, Anne Fettu-Gotkovsky a mis en place des conversations WhatsApp avec chaque groupe et envoie des documents avec des petits exercices chaque semaine afin de maintenir le lien et les acquis. On y trouve une chanson à apprendre en battant la pulsation, l’écoute de morceaux de musique, la découverte d’instruments avec des lien YouTube, des petits jeux, devinettes, coloriage…
En vidéo à distance
De son côté, Marie van Rhijn, professeur de clavecin, a mis en place chez elle une installation technique avec caméra et écran qui lui permet de continuer à enseigner le clavecin et la basse continue à tous ses élèves sans exception.
Ou par téléphone
Anthony Burlot, professeur de piano, a, dès le début du confinement, proposé à ses élèves de rester en contact par tous les moyens : sms, mail et aussi par téléphone de vive voix, ce qui est souvent plus simple, clair et rapide. Suivant le niveau des élèves, bien évidemment, la proposition d’échange pédagogique diffère et est toujours basée sur le consentement de la famille ou de l’élève majeur. Sachant que beaucoup d’élèves et de parents étaient déjà grandement sollicités par des cours en ligne et/ou du travail à distance, il a plutôt proposé à ses élèves pour travailler une nouvelle partition de privilégier les enregistrements audio entre élève et prof. Il assure ensuite un commentaire retour sur l’enregistrement avec des conseils annotés sur la partition du morceau travaillé. Il a proposé aussi à ses élèves débutants un petit jeu sous la forme d’un mini-challenge.
Un lien plus fort entre professeur et famille
Après ce premier mois de confinement, Benoît Girault, directeur du Conservatoire, est satisfait de constater l’énergie déployée par nombre de ses professeurs pour rester au contact de leurs élèves. « Nous avons reçu énormément de témoignages et je ne suis pas loin de penser que 100 % des professeurs, y compris en danse et théâtre, ont entretenu un lien pédagogique grâce à l’outil numérique. Je sais aussi qu’ils ont hâte de pouvoir retrouver leurs élèves ». De cette nouvelle expérience, il retient particulièrement deux points positifs : des parents davantage concernés au quotidien par la pratique artistique de leur enfant et un renforcement du lien entre le professeur et la famille de l’élève. Mais il relève aussi un point négatif : la fracture numérique entre des familles qui n’ont pas accès à un ordinateur – et donc des élèves dont les professeurs sont sans nouvelles – et celles qui en ont un ou même pour chacun des membres de la famille.