Sa très belle voix, qui sert à merveille ses textes, en français le plus souvent, évoque celles de l’Ouest de l’Afrique. Rien d’étonnant puisque Diouma a passé la moitié de sa vie au Sénégal. Diouma est pourtant née dans le XXème arrondissement de Paris, il y a précisément 29 ans. Le Sénégal, pays de ses parents, elle pense y aller pour des vacances alors qu’elle a quatre ans. Mais c’est un aller-simple qu’a voulu son père pour elle et ses frère et sœur. Les enfants seront élevés dans la famille, loin de leurs parents. De cette forme d’exil qui dure jusqu’à son bac et ses 17 ans, Diouma ne regrette rien aujourd’hui. « J’ai une double culture franco-sénégalaise, je parle wolof – la principale langue du Sénégal – et le fait de grandir sans mes deux parents m’a rendue très autonome ».
Années difficiles
De retour à Paris, son bac scientifique en poche, Diouma entame des études de médecine. Mais ça ne marche pas. S’ouvrent des années qu’elle qualifie de « difficiles ». L’essentiel de sa famille est au Sénégal, elle s’assume seule, vit de petits boulots et essaie de trouver un avenir. « Je suis arrivée à Osny. Je me suis tournée vers la Mission locale qui m’a aidée et même coachée pour obtenir une formation et un contrat en apprentissage ». Elle se dirige alors vers les métiers du son, obtient un diplôme de technicienne en 2013 et commence à travailler avec des remplacements aux studios du Chat Perché de la ville de Cergy, où elle a emménagé depuis. Et du son à la création musicale, l’idée fait son chemin… « J’ai depuis toujours beaucoup écouté de chanson française, de hip-hop, de soul. La musique m’a toujours fait du bien pourtant je ne m’étais jamais dit que j’en ferais un métier ». Mais aux studios, elle rencontre un compositeur, le convainc d’engager un projet et, tout doucement les choses se mettent en place.
Le projet de disque
« Mon projet de disque a vraiment débuté fin 2015, avec un concert à la 33 Tour. Maintenant je travaille avec un guitariste, un bassiste et un batteur, j’écris les textes et je chante ». Le 5 janvier 2018 sortira son EP Femme du temps. « J’écris en français et parfois en anglais. Je m’inspire de mon vécu, comme dans Le temps perdu… est perdu, de ma double culture ». Diouma y évoque les difficultés des femmes à mettre en avant leurs envies, le poids de la religion, de la société patriarcale. « Je parle d’émancipation mais aussi d’amour, d’amour de la musique ». Avant la sortie de son disque, Diouma terminera une série de concerts – notamment une première partie d’Amadou et Mariam à Eaubonne en novembre – dont le prochain aura lieu au Café de la Plage le 8 décembre à 20h30. Et pour la suite ? « J’aimerais bien jouer un peu partout en France, faire de la scène et rencontrer mon public ». C’est tout le mal qu’on lui souhaite.
Retrouvez toutes les infos du concert du 8 décembre au Café de la Plage sur Sortir
Suivez-Diouma sur Facebook, Twitter, Youtube, Instagram et Soundcloud