Article paru dans la dernière édition de SOA Info, le magazine municipal de Saint-Ouen l’Aumône

Né dans l’est de la France dans un milieu plutôt ouvrier, Didier Delcroix a passé son enfance dans un environnement éloigné du monde culturel. Pour retrouver la trace de sa première rencontre avec le théâtre, il faut remonter à l’adolescence. « Au collège, on avait fait appel à moi un peu par hasard pour interpréter le rôle du spectre dans la pièce Intermezzo de Jean Giraudoux. J’avais été choisi car j’avais déjà une voix grave à l’époque », en rigole aujourd’hui le principal intéressé, encore loin de se douter alors qu’une grande partie de sa vie se passerait sur scène. Cette première sur les planches lui servira surtout de révélateur et va l’encourager à poursuivre dans cette voie.

Le déclic

Nous sommes en 1985. Danseur au sein de la compagnie Sylvie Roukhadzé, Didier est contacté par l’un de ses anciens professeurs pour venir co-animer un atelier théâtre au sein du collège Marcel Pagnol. Loin de faire seulement de la figuration, ses élèves vont alors se prendre au jeu de la comédie et s’investir dans la durée, certains en feront même leur métier. En fin d’année, ils vont interpréter la pièce Les enfants parlent aux adultes au Théâtre de l’Usine à Éragny. Un souvenir indélébile. « Je me suis attaqué à des textes costauds écrits par des auteurs comme Pascal, Pablo Neruda ou Rimbaud. Franchement, je me rappellerai encore longtemps l’émotion provoquée dans la salle pendant la représentation. » Le spectacle fait un carton et l’envie de créer une troupe est concomitante. L’aventure est en marche.

Une aventure collective

L’année suivante, l’équipe d’Uvol s’installera du côté de la Maison de quartier de Chennevières et se professionnalisera au fil du temps. Par le biais d’ateliers ou de spectacles, Didier Delcroix et ses acolytes vont former et donner le goût du théâtre à plusieurs générations d’apprentis comédiens. « Les anciens ont souvent été marqués par leurs années chez nous. En discutant avec eux, je me rends aussi compte que le théâtre est un formidable remède contre une maladie de notre temps : le manque de confiance en soi ! » À la tête du Théâtre Uvol depuis 35 ans, Didier Delcroix a encore beaucoup de choses à dire et à faire dans le milieu culturel et artistique « Même si le premier confinement m’a donné goût à la retraite, je n’envisage pas d’arrêter. J’ai toujours la même passion pour le théâtre même si le contexte actuel est très compliqué pour le monde du spectacle », explique-t-il avant d’ajouter : « J’ai surtout des gens qui autour de moi me donnent envie de continuer à travailler avec eux. » Uvol : l’histoire d’un homme mais avant tout une belle aventure collective !

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