Davina Desplan est une jeune scientifique de 28 ans qui travaille sur les cosmétiques. Elle ne fait pas mystère de son intérêt précoce pour le sujet. « Ma chambre d’adolescente était pleine de crèmes de beauté ». C’est pourtant l’envie de devenir vétérinaire lorsqu’elle était collégienne qui l’a conduite au seuil des études scientifiques, jusqu’au Bac S puis aux classes préparatoires. Le tout en Guadeloupe où elle a grandi. A l’arrivée, pourtant, pas d’entrée en « véto » mais un cursus de biologie à l’Université de Paris VII. Sa licence obtenue, Davina intègre un master en apprentissage de l’ISIPCA, école de référence de l’industrie du parfum et de la cosmétique. Elle y travaille sur les effets des différentes textures de cosmétique sur les émotions.
Arrivée à Cergy-Pontoise
Mais plutôt qu’une carrière dans l’industrie cosmétique, c’est un retour à l’université qui sera l’étape suivante pour Davina Desplan. « Je n’étais pas fermée à l’hypothèse d’une poursuite en thèse. Devenir docteur en sciences, pourquoi pas ? Et c’est arrivé ! » Il y a deux ans, Davina est en effet recrutée comme thésarde à l’Université de Cergy-Pontoise (UCP), par le laboratoire de physique SATIE. Ce département recherche alors une spécialiste de la cosmétique pour étudier l’apport éventuel de nouveaux outils de mesure. « L’objectif de ma thèse est de proposer à l’industrie une nouvelle technique de micro-rhéologie – l’étude de la déformation et d el’écoulement des matériaux – basée sur l’utilisation du cristal de quartz. Elle va permettre de comprendre plus finement les émulsions cosmétiques et donc de s’assurer mieux encore qu’actuellement de leur stabilité et de leur innocuité ».
La prestation de Davina lors de la finale nationale de MT180 le 14 juin dernier
L’aventure « MT180 »
Le programme de recherche se révèle prometteur au point que le directeur du laboratoire le lui annonce dès 2016 : Davina participera à l’édition 2017 du concours de vulgarisation scientifique Ma thèse en 180 secondes. « Je me suis préparée en me disant que j’allais faire de mon mieux, mais sans espoir de gagner ». Avec pour coach un enseignant de l’UCP, Frédéric Guignot, la chercheuse peaufine son pitch et prépare son show, limité précisément à 3 minutes, dans l’amphi de la Maison Internationale de la Recherche de Neuville. Après avoir remporté la finale régionale, elle se retrouve le 14 juin à la Maison de la radio pour la finale nationale où elle décroche la 2ème place ainsi qu’une invitation à participer à la finale internationale du concours, le 28 septembre à Liège.
Encore du travail !
Si elle n’a pas gagné ce jour-là, Davina Desplan se félicite de l’expérience. « C’était un réel plaisir de partager avec un public. J’ai aussi réalisé que, demain, j’aurai plus de facilité à aller présenter mes travaux aux industriels ». Pour l’avenir, la jeune chercheuse envisage de revenir dans le monde de l’industrie cosmétique. Et même de se lancer, après quelques années, dans la création de sa propre gamme. Mais pour l’heure, il s’agit de terminer une thèse de doctorat en cours, avec soutenance programmée en octobre 2018. « Et j’ai encore beaucoup de travail dessus ! »