Chloé Boulot, la médiation (agri)culturelle

Publié le 12 février 2020

Chloé Boulot, étudiante à Cergy-Pontoise, veut hâter la venue de nouveaux comportements humains respectueux des sols et de la nature. Avant même la fin de ses études, elle signe « La vie des sols racontée à ma grand-mère », livre-plaidoyer pour l’agroforesterie tiré de son mémoire de fin d'étude.

Chloé Boulot
la terre comme jardin, une histoire de famille pour Chloé

Chloé Boulot a 22 ans. Elle a grandi dans un village du sud de l’agglomération Amiénoise et a commencé ses études supérieures en Ile de France, dans les Arts appliqués. « Au départ j’ai étudié le design d’espace pour devenir architecte d’intérieur. Mais j’ai découvert l’urbanisme et les recherches sur la construction d’une ville durable » ! En conséquence de quoi elle termine son école par un Diplôme supérieur des Arts Appliqués (DSAA) dans la spécialisation « Alternatives urbaines » et enchaîne actuellement avec un Master 2 « Développement culturel et valorisation des patrimoines » à l’Université de Cergy-Pontoise. Et pour renfoncer le clou, elle vient de faire paraître La vie des sols racontée à ma grand-mère. Un livre tiré de son mémoire de DSAA et nourri de deux expériences fondatrices dans la prise de conscience écologique de la jeune femme.

La culture au jardin

Le premier acte se passe sur le terrain d’un demi-hectare qui entoure sa maison familiale. « En jardinant avec mon père j’ai regardé notre terre noire, avec des insectes, vivante. Et de l’autre côté de la haie qui faisait frontière, il y avait ces champs de monoculture et une terre grise, compacte, sèche… » Pourquoi une telle différence ? Chloé commence alors à étudier l’histoire des pratiques agricoles.

Les leçons de l’agroforesterie

Deuxième acte, son stage de longue durée sur le site expérimental du paysage agroforestier des Monts Gardés à Claye-Souilly. Chloé Boulot y découvre comment, sur un site ayant été utilisé 10 ans auparavant comme base de travaux de la ligne TGV-Est – « un paysage lunaire » – la nature avait repris ses droits avec l’aide l’homme. L’agroforesterie est ainsi selon Chloé Boulot l’état le plus vertueux des quatre modes de culture dont elle reprend l’historique dans son ouvrage. Dans l’ordre croissant de pertinence : agriculture intensive, agroécologie, permaculture, agroforesterie. « J’ai compris que cette méthode était la plus complète et respectueuse : il y a des arbres, ils perdent leurs feuilles qui créent de l’humus, les plantes poussent autour, les animaux en mangent et produisent des déjections elles-mêmes utilisées par le végétal… un vrai cercle vertueux ».

La transmission inversée…

Retour au potager familial. « A l’époque on bêchait encore le sol. J’ai commencé à mettre en place le principe agroforestier – il y a des fruitiers et une petite forêt à côté du potager- mais ma grand-mère avait été habituée à un jardin régulièrement retourné, avec une terre à nu synonyme de propre ». Chloé explique alors sa méthode, adapte son discours, fait preuve de conviction tant et si bien qu’un beau jour le jardin est transfiguré grâce à l’adoption de ses principes… quant à son livre, il a gagné un titre.

… comme expérience de la médiation

« Je me suis aperçue que ce que j’ai fait avec ma grand-mère s’appelait de la médiation et qu’elle est indispensable pour accompagner des nouveautés qui peuvent provoquer peur ou rejet ». Après son master 2, Chloé envisage de travailler dans les collectivités locales pour aider aux changements des comportements et à l’évolution des pratiques. « J’ai compris que mon avenir passerait par le fait d’être acteur de ce nouveau regard sur le vivant ».

 

La vie des sols racontée à ma grand-mère de Chloé Boulot, éditions du Panthéon

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