Si l’on en croit la toponymie, Le Nôtre – le grand jardinier et paysagiste de Louis XIV – aurait beaucoup apprécié l’actuel territoire de l’agglomération. Après le parc du même nom à Saint-Ouen l’Aumône (voir l’article dans la rubrique « Notre histoire »), il serait en effet également à l’origine du parc du château de Marcouville. La chose n’est pas prouvée et sans doute est-ce plutôt un disciple du maître qui est à l’origine du projet mais, au XVIIe siècle, le parc est bel et bien aménagé en un vaste jardin à la française installé le long de la Viosne. Les terrasses superposées, les vestiges d’un ancien jeu de paume, les deux grands bassins de 100 m2 qui alimentent un réseau de canalisations… autant d’aménagements typiques du style de l’époque.
Du jardin à la française au jardin à l’anglaise
Au XIXe siècle, le parc est réaménagé en jardin à l’anglaise, avec rivière en rocaille, pelouses, passerelles, allées sinueuses… Le château de Marcouville lui-même a été reconstruit plusieurs fois. Le plus ancien remonte à 1604. Il a ensuite été refait à neuf avec de la pierre locale, puis détruit par un bombardement durant la Seconde Guerre mondiale. Restauré à partir de 1950, il accueille en 1984 la chambre de commerce et d’industrie, avant d’être cédé à la ville de Pontoise en 2008.
La question se pose alors du devenir du château et de son parc, vaste poumon vert de 5,7 hectares au cœur de Pontoise avec sa « forêt cathédrale » composée d’arbres bicentenaires. Plusieurs projets sont évoqués, dont l’installation d’un restaurant, qui bénéficierait ainsi d’un cadre exceptionnel. Mais le projet n’aboutit pas faute de viabilité économique.
L’année 2013 marque une première étape dans la réhabilitation du site, avec l’ouverture de la ferme pédagogique de Pontoise (voir encadré). En 2014, la ville entreprend aussi de nombreux travaux d’aménagement, financés par la commune avec une subvention de l’agglomération : pavage de la cour du château, réfection du mur et du portail, élargissement des couloirs du château et mise en accessibilité, curage des bassins, mise en sécurité du jardin à la française…
La culture se met au vert
Mais l’étape décisive reste la transformation du château de Marcouville en une « Maison des arts », inaugurée le 8 avril 2016. Ce nouveau pôle culturel et artistique accueille plusieurs associations à vocation culturelle qui, outre l’usage des locaux, peuvent ainsi échanger, développer des projets communs, proposer des animations sur le site et contribuer ensemble à l’activité et au rayonnement artistiques de la ville de Pontoise. D’ores et déjà, plusieurs associations ont rejoint la Maison des arts ou se préparent à le faire : le Festival Baroque, Harmonia, l’école de musique Sophie Legris, Benj & Friends, Pontoise Jazz Machine, Soundiata, Les Gourmets de la peinture, les Chevalets de l’Hermitage, Mine de rien… La Maison des arts accueillera également des expositions, ou encore des concerts au moment des événements de la ville. Une étape décisive avant la poursuite des travaux de mise en sécurité du parc, qui devraient permettre ultérieurement son ouverture complète au public.
Grande & petites histoires
Comme un air de campagne
Installée depuis 2013 dans l’enceinte du parc du château de Marcouville, la ferme pédagogique est vite devenue un lieu incontournable de Pontoise, pour les petits comme pour les grands. Gérée par l’association Les Z’herbes Folles avec la ville de Pontoise, elle offre un coin de campagne pour tous les citadins désireux d’un contact avec la nature. La ferme pédagogique propose en effet de découvrir un cheptel très complet : poules, dindons, oies, pintades, canards, lapins, cochons nains de Göttingen, moutons, chèvres, chevaux et même un âne et une vache. Elle contribue aussi à la préservation d’espèces rares, comme la chèvre poitevine, le mouton Thônes et Marthod (Savoie), le lapin-chèvre et le célèbre Baudet du Poitou.
Car la ferme pédagogique du château de Marcouville n’est pas qu’un espace de découverte des animaux domestiques. C’est aussi un lieu pédagogique de sensibilisation à la nature, où petits et grands peuvent apprendre, à travers des ateliers ludiques animés par l’association – pour les enfants ou pour les familles -, différents aspects de la ferme, de la nature et de la préservation de l’environnement. Au programme : nourrissage et soins à apporter aux animaux, culture de plantes aromatiques, utilisation de la laine des moutons, promenades en calèche… Mais aussi ateliers de groupes pour les scolaires, médiation animale avec des publics âgés ou handicapés…