Catherine Goujart-Delambre, cœur et âme

Publié le 16 mars 2021

À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, 13 Comme Une braque les projecteurs, tout au long du mois de mars, sur des figures féminines du territoire. Honneur à Catherine Goujart-Delambre, présidente de l’association Mon âme sœur, qui lutte contre les violences conjugales.

Catherine Goujart-Delambre_Mon âme soeur
L’association Mon âme sœur a accompagné 213 femmes victimes de violences conjugales en 2020 © CACP

Mon âme sœur est née est d’une amitié face aux violences faites aux femmes. Pour comprendre, petit retour en arrière. En 2013, Catherine apprend que sa meilleure amie Katie Salvador – aujourd’hui vice-présidente de l’association – est victime de violences conjugales. Les deux femmes vont se battre ensemble pour sortir du silence. Retrouver l’envie de vivre.

Sortir de l’enfer

Le 8 mars 2014, Catherine propose à Katie, à l’occasion de la journée de la femme, de créer une association d’aide aux victimes. En effet, il était temps pour elles de s’engager et d’aider celles qui en ont besoin. La preuve : le 2 juin 2014 – une date qui reste gravée dans sa mémoire –, Catherine reçoit un appel de sa fille qui a été séquestrée et battue par son conjoint. Le 8 juin 2014, Catherine dépose donc les statuts de l’association. Son nom : Mon âme sœur. C’est en effet comme cela que Katie appelle Catherine depuis qu’elle l’a aidée à sortir de l’enfer. « Nous avons créé cette association pour que d’autres victimes retrouvent l’envie de vivre en liberté et pour que le mot bonheur existe à nouveau dans leur vie quotidienne », explique Catherine.

Partir sans bagage

Catherine et Katie partent alors en campagne avec pour seuls bagages, leur vécu et leur courage. Les deux femmes présentent leur projet aux intervenantes sociales travaillant en lien avec le commissariat de Cergy-Pontoise et la gendarmerie du Val d’Oise. Elles proposent d’accompagner et de soutenir moralement les victimes, de les aider et de les écouter. Car, malheureusement, les besoins sont là. En 2015, l’association accompagne 12 victimes ; en 2020, 213. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Pour faire face à cette demande croissante, une psychologue et un groupement d’avocats rejoignent l’association. Tous bénévolement. Mon âme sœur ajoute ainsi deux nouvelles cordes à son arc : une assistance juridique et un soutien psychologique. « Aujourd’hui, l’association réunit une trentaine de bénévoles : sept avocats, deux psychologues et deux éducateurs spécialisés », précise Catherine. Mon âme sœur est restée présente sur le terrain pendant le confinement. Face à la crise sanitaire, elle n’a pas hésité à s’engager sur tous les fronts. « Nous avons livré et cuisiné les invendus des marchés pour aider une cinquantaine victimes ». Le souhait de Catherine : « que les violences s’arrêtent ». Mais, hélas, ce n’est pas encore pour demain…

Pour plus de renseignement sur l’association, rendez-vous sur www.mon-ame-soeur.fr