La France n’a pas connu un tel projet de création de forêt depuis quatre siècles ! Inscrit dans le projet du Grand Paris en 2011, c’est sur la plaine de Pierrelaye-Bessancourt que ce nouveau massif forestier de 1.350 hectares va voir le jour. Ce futur espace vert viendra faire la jointure entre les forêts de Montmorency et de Saint-Germain en Laye. Sept communes du Val d’Oise, dont une de l’agglomération – Saint-Ouen l’Aumône – sont concernées par ce projet : Bessancourt, Frépillon, Herblay sur Seine, Mery sur Oise, Pierrelaye et Taverny.
Un fort potentiel environnemental
Cet espace n’a pas été choisi au hasard. De grandes cultures de blé et maïs présentes sur cette plaine ont longtemps nourri la région parisienne. Puis elle a servi, jusqu’en 1992, de zone d’épandage pour les eaux usées de la ville de Paris. Un traitement qui l’a fragilisée et a entrainé une contamination durable de ses sols. Aujourd’hui, elle continue de subir activités et occupations illégales, mais aussi des dépôts sauvages, qui ajoutent une pollution visuelle et environnementale à celle des sols. Cette plaine qui conservait malgré tout un fort potentiel environnemental était en attente d’un nouvel usage. Sa transition est donc lancée.
De l’utopie à la réalité
Dès 1994, l’ancien schéma directeur de la région Ile-de-France (SDRIF) avait défini cet espace comme « espace vert paysager à protéger ». Il aura cependant fallu près de vingt ans de travail pour que ce projet se concrétise. Un aménagement à 84.5M€, mené par le Syndicat Mixte pour l’Aménagement de la Plaine de Pierrelaye-Bessancourt (SMAPP) et de nombreux partenaires tels que l’Office national des forêts (ONF) et le Syndicat intercommunal pour l’assainissement de l’agglomération parisienne (SIAPP). Ce projet à pris un tournant concret le 25 novembre, par la plantation d’un érable champêtre à Méry-sur-Oise, le premier d’une longue série.
1 million d’arbres
Pour l’heure, environ 400 arbres ont été plantés à Méry-sur-Oise, Herblay et Saint-Ouen-l’Aumône. Mais au total, ce sont un million d’arbres de 30 essences différentes qui seront plantés sur les huit années à venir. Une association d’espèces qui tentera également de lutter contre la pollution, tout en étant résistant aux changements climatiques. En effet, les feuillus, comme le tilleul, le chêne, le marronnier ou le hêtre seront privilégiés, au détriment des conifères, dont les aiguilles acidifient les sols. Ces espèces seront plantées sur 87 parcelles, en fonction des types de sol, mais aussi des interactions entres elles. Il faudra quand même être patient avant de pouvoir se promener dans cette fameuse forêt : 10 à 15 ans seront nécessaires pour avoir des arbres de 10 à 12 mètres.
Un nouvel espace de loisirs
En plus des arbres, 90 kilomètres de chemins pour piétons, cyclistes et cavaliers, un chemin de randonnée, des passages à faune, mais aussi 11 aires de stationnement seront à créer. De quoi offrir un nouveau lieu de loisirs propice aux balades aux habitants des communes environnantes.