Il y a 40 ans, le Tour passait à Cergy-Pontoise !

Publié le 5 juillet 2024

Les 3 et 4 juillet 1984, Cergy-Pontoise est ville-étape du Tour de France. Une première pour une ville nouvelle mais surtout un très grand retentissement pour une agglomération en pleine croissance.

Images issues du fonds d'archives communautaires de la CACP / cote 118W16

Le 29 juin 1984, la soixante-et-onzième édition du Tour de France (épreuve cycliste lancée en 1903) commence à Montreuil (Seine-Saint-Denis) par un contre-la-montre, remporté par Bernard Hinault. Déjà quatre fois vainqueur de la Grande Boucle, le Breton fait encore figure de favori au même titre que Laurent Fignon, vainqueur de l’édition précédente et Greg LeMond, un jeune Américain détenteur du maillot de champion du monde cycliste…

La caravane du Tour de France 1984

 

Ville nouvelle, ville-étape

Depuis fin 1983, on sait que Cergy-Pontoise sera une des villes-étapes de cette édition du Tour de France. La convention a été signée le 15 novembre entre le directeur de l’épreuve Félix Lévitan et le président du Syndicat communautaire d’aménagement (ancêtre de la Communauté d’agglomération) et maire d’Osny Christian Gourmelen (*). Cergy-Pontoise est la première ville nouvelle à accueillir le Tour.

(*) Il sera président du SCA puis du SAN, Syndicat d’agglomération nouvelle, de 1976 à 1989.

Ville-étape signifie que la jeune ville nouvelle sera la ville d’arrivée de la cinquième étape (207 km) du Tour au départ de Béthune le 3 juillet et le lendemain la ville de départ de la sixième étape (202 km) vers Alençon. Cela veut dire aussi l’hébergement à Cergy-Pontoise et dans un rayon de vingt kilomètres alentour de près de deux mille coureurs, accompagnateurs, personnel d’organisation et de la caravane publicitaire, journalistes du monde entier… Car le Tour de France est déjà une des épreuves sportives les plus importantes au monde après les JO et la Coupe du monde de football !

La ligne d’arrivée boulevard de l’Hautil

 

Le Tour de France à Cergy-Pontoise est un énorme coup de projecteur sur la ville nouvelle alors encore en quête de reconnaissance et d’attractivité. Jean-Pierre Combe, secrétaire général de l’établissement public d’aménagement (EPA), l’autre instance décisionnaire avec le SCA pour Cergy-Pontoise (**), s’en explique dans la presse locale : « Toutes ces manifestations qui font appel aux médias de la presse écrite et radiotélévisée pendant quelques jours, indépendamment des aléas sportifs, contribuent à renforcer notre notoriété et notre image de marque. »

(**) Le SCA et l’EPA sont d’ailleurs les deux institutions à prendre en charge à parts égales le coût de cette manifestation, 280 000 francs, soit 91 685 euros de 2023 (compte tenu de l’érosion monétaire. Source convertisseur Insee).

L’arrivée du Tour

Dans l’après-midi du mardi 3 juillet, Cergy-Pontoise est en émoi ! Des milliers de spectateurs se pressent dans la liesse et les couleurs d’un événement exceptionnel et mondialisé, surtout massés de part et d’autre du boulevard de l’Hautil où doit avoir lieu l’arrivée, au niveau du bâtiment des services fiscaux et du panneau « Les Plants Bruns ». Vers 16 heures, après être entrée dans l’agglomération par Osny, une échappée de trois coureurs (Paulo Ferreira de l’équipe Sporting-Raposeira, Vincent Barteau coéquipier de Fignon et LeMond dans l’équipe Renault-Elf et Maurice Le Guilloux coéquipier d’Hinault chez La Vie Claire-Terraillon) qui dure depuis près de deux cents kilomètres, se présente sur le circuit final au cœur de Cergy. C’est le Portugais qui règle le sprint mais Barteau qui s’empare du maillot jaune.

Le lendemain 4 juillet, le départ de l’étape suivante se fait à 11h devant l’Essec (avenue de la Grande école rebaptisée depuis avenue Bernard-Hirsch) puis, par Jouy-le-Moutier, Boisemont et Menucourt, le peloton quitte Cergy-Pontoise et file vers Alençon. À Sagy-Saillancourt où il habite depuis trois ans, l’Irlandais Stephen Roche (futur vainqueur du Tour en 1987) s’arrête embrasser sa famille. Le Tour de France est ainsi fait de ses moments humains comme de ses moments épiques (***)…

(***) À l’arrivée le 22 juillet sur les Champs-Élysées, c’est Fignon qui gagne la Grande Boucle devant Hinault et LeMond.

Le départ du Tour le 4 juillet 1984 aura lieu devant l’ESSEC

Les femmes aussi !

Il ne faudrait pas oublier que 1984 est aussi la première année du Tour de France féminin (qui ne durera que jusqu’en 1989 sous la forme de prélude au Tour masculin sur les mêmes étapes mais au kilométrage moindre). L’étape Beauvais/Cergy-Pontoise du 3 juillet est remportée par la néerlandaise Heleen Hage qui terminera deuxième du classement final.