WYES, les lunettes de la parole

Publié le 18 novembre 2022

Depuis La Turbine à Cergy, la jeune entreprise WYES n’en finit pas de faire parler d’elle et de ses lunettes connectées destinées à donner aux personnes paralysées un moyen d’interagir avec leur environnement. Rencontre avec Maxime Loubar, l’un des trois fondateurs.

Maxime Loubar
Maxime Loubar, l'un des trois fondateurs de WYES, avec le trophée I-LAB reçu en 2022. © CACP-LD

Maxime Loubar, 27 ans, originaire de Jouy-le-Moutier, est avec Sarah Mougharbel, et Pierre Jankowiez, fondateur de la société WYES. C’est chez lui qu’a germé le projet, longtemps avant WYES : « Ma grand-mère a eu une maladie neuro-dégénérative quand j’étais plus jeune. Seuls ses yeux bougeaient encore ». Des années plus tard, la réponse tient dans des lunettes hi-tech de WYES. Sur la base d’une technologie de captation infrarouge des mouvements volontaires des yeux, qui eux sont mobiles même pour des malades atteints de pathologies très invalidantes, il est possible d’interagir avec son environnement. Les lunettes reconnaissent les clignements d’yeux volontaires. Elles les distinguent des clignements réflexes et y associent une action, comme un clic de souris d’ordinateur.

Livraison des premières lunettes

Fondée en 2016 alors que le trio était encore en école d’ingénieurs, WYES a beaucoup investi dans le recherche et développement et s’est installée à la Turbine, boulevard du Port à Cergy. Après de nombreux prototypages, l’entreprise s’apprête aujourd’hui à recevoir ses premières lunettes de préséries, de vraies lunettes élégantes et non stigmatisantes d’une pathologie, destinées à une vingtaine de clients. « Ces lunettes sont vendues à un petit groupe de malades afin de monter en compétence sur l’accompagnement à la prise en main. Seulement lorsque nous seront bien calés sur ce process, début 2023, s’ouvrira la commercialisation au grand public ».

Car le suivi scrupuleux des acheteurs de lunettes est central dans la « vision » commerciale de WYES. Au contraire des lunettes classiques et leur réseau de distribution, l’entreprise vendra en effet directement aux patients, professionnels de santé, structures médicales. Le suivi du produit et l’accompagnement sur mesure des malades est décrit comme « très distinctif de notre modèle, car l’approche humaine est au cœur de notre projet ». Contrôle et maintenance à distance sont bien sûr prévus. « Mais l’apprentissage par le malade se fait très vite, tout comme la calibration » rassure Maxime.

Lauréats d’I-LAB 2022

L’année 2022 a été marquée par la reconnaissance de la Banque publique d’investissement (BPI France) puisque Wyes est devenue lauréate de son dispositif I-LAB, « Un trophée doté de 375 000 € mais surtout LA reconnaissance dans l’univers de la Tech ». Pour 2023, outre le début de la commercialisation de ses lunettes au grand public, Maxime et ses associés poursuivront la recherche et développement – avec levée de fonds complémentaire – afin d’intégrer l’intelligence artificielle dans leurs lunettes. Les nouvelles fonctionnalités permises par cette technologie viseront à faire « travailler » les malades dans une visée cette fois thérapeutique.

Plus d’info
www.wyes.fr