« Enfant, mon sport favori était le foot » se rappelle Joëlle Zongo. Elle y jouait dans la rue, avec les copains. Les clubs à l’époque n’étaient pas ouverts aux filles. Jusqu’à ses 30 ans, elle fût, comme elle le dit elle même, « non sportive ». « J’étais dynamique, oui, mais le sport, je le regardais à la télé ». Pourtant, deux médailles d’or brillent sur sa tenue de l’Entente Agglomération Cergy-Pontoise Athlétisme (EACPA). Et ce n’est pas par hasard.

Tout a commencé au début des années 1990. Elle habite déjà Saint-Ouen-l’Aumône et emmène ses enfants au stade pour leurs activités. A la mauvaise saison, il fait froid dehors à attendre. Alors pour se réchauffer elle commence à trottiner. S’enchaînent progressivement des courses locales de cross ou sur route où elle se souvient « avoir souvent été la dernière ». L’année 1999 marque le début des choses sérieuses. Un entraîneur lui demande de courir un 100 mètres. Avec de simples baskets, on la chronomètre à 15 secondes. Le temps est suffisant pour envisager de s’y mettre vraiment : « Pour la première fois j’ai chaussé des pointes de piste, j’avais 37 ans ».

Doublé d’or à Lyon cette année
Depuis, Joëlle Zongo s’entraîne au minimum 3 fois par semaine et fait de la compétition de très haut niveau. Un niveau tel qu’elle vient de remporter deux médailles d’or aux championnats du monde d’athlétisme vétérans à Lyon, aux relais 4X100m et 4x400m. Elle est également fière d’y avoir obtenu en individuel les 9^e places aux 100m et 200m et la 5^e au 400 m. Tenant compte de ses résultats 2015, son palmarès de vétéran avec l’équipe de France totalise 9 titres de championne du monde et 7 de championne d’Europe en relais 4X100m et 4 X 400m. En individuel, elle est championne d’Europe 2013 du 400m et 10 fois championne de France, dont le titre de 2011 où elle bat le record de France du 100m.

En dehors des pistes, Joëlle Zongo, est chargée de formation technique à la CAF du Val d’Oise. Elle habite toujours Saint-Ouen-l’Aumône, a deux filles et un petit-fils. Aujourd’hui, la compétition fait encore pleinement partie de ses projets. A l’appui elle évoque la présence d’athlètes de 99 ans aux championnats du monde vétérans. En 2016, elle changera de catégorie pour rejoindre les 55-59 ans. « J’aurai de jeunes jambes dans ma catégorie » analyse celle qui ambitionne de monter sur le podium mondial en individuel. « Je pense avoir plus de chances sur le 400m, mais la course que je préfère c’est le 60m ». Distance qu’elle avale actuellement en 8’’80.