« Le iaido c’est finalement à un rapport écologique à l’énergie» résume avec malice Philippe Merlier. « Il consiste à utiliser son énergie uniquement là où il faut et quand c’est nécessaire. Mais ce » où« et ce » quand« sont ce qu’il y a de plus difficile à connaître ». La discipline que Philippe Merlier décrit, le iaido, est un des plus anciens arts martiaux japonais. Elle regroupe un ensemble de techniques d’escrime avec le long sabre Japonais (Katana). La principale caractéristique consiste à dégainer et couper d’un seul geste parfaitement exécuté. Sans contacts physiques, ni chutes, avec un adversaire imaginaire, le iaido conjugue maîtrise physique et harmonie spirituelle.
Un parcours de vie
Philippe Merlier a commencé les arts martiaux à 30 ans, par le kendo. « Et puis ma future femme, qui m’a rencontré en me tapant dessus… car elle aussi est experte en arts martiaux… m’a conseillé de débuter le iaido ». C’est au début des années 80. Philippe a trouvé la discipline qui lui correspond et il va y consacrer temps et argent. Car progresser sur le chemin de la maîtrise de soi dans un esprit de paix impose de cotoyer des maîtres et de gravir les échelons – des « dan ». « En plus des entrainements pendant la semaine, je me rendais en stage auprès de mon maître de nombreux week-ends. Cela se passait aux Pays-Bas, à La Haye. On louait une voiture, on partait le vendredi et, dès le soir, c’était entraînement, jusqu’au dimanche ». Et puis il y a le Japon, où il faut se rendre pour travailler avec d’autres maîtres et passer les examens de dan. « Une fois par an environ ». « On ne fait pas cela à moitié, c’est un investissement complet de soi ».
Accéder au 7e dan
Alors Philippe monte les échelons. En 2002, il est 4ème dan. « A partir de ce niveau on n’est plus dans les grades technique, au 4ème dan on sait « mettre de la vie ». Il passe le 5ème cette année-là, « mettre de la force ». Suivront le 6ème « le calme » en 2007 puis le 7ème « le relâchement » en novembre 2017, à Turin, à l’occasion des championnats d’Europe. Philippe Merlier brille également en compétition – « elle est importante pour se mettre en stress, avec un compétiteur à côté de soi » – avec notamment une 3ème place aux championnats d’Europe 2015.
Prof de iaido
« Revers de la médaille, la responsabilité de transmettre ce que l’on sait va elle aussi grandissant dans la logique du iaido ». « Cela ne m’a jamais gêné, au contraire, et dans mon travail de comptable, j’ai aussi toujours essayé de transmettre ce que je savais. » Dès les années 2000, Philippe développe un enseignement du iaido à Cergy-Pontoise. « En 2004, le club de judo de Courdimanche m’a demandé d’ouvrir une section iaido. Le club de Pontoise fit de même en 2006 ». Si la section de Courdimanche a cessé en 2016, celle de Pontoise est toujours très active.
Continuer d’apprendre
A bientôt 62 ans, Philippe se sait encore jeune dans son art. D’abord, c’est le plus jeune des trois seuls français ayant accédé au 7ème dan. Mais aussi parce qu’il existe un 8ème dan. « Attention, la marche entre le 7ème et le 8ème dan est aussi haute que les sept premières… » En y travaillant, Philippe poursuit son enseignement, y compris en accueillant des stagiaires. Mais il ne s’arrête pas là. « Parallèlement, j’ai commencé le kuydo, le tir à l’arc japonais basé sur la concentration et la respiration. Il offre une bonne complémentarité avec l’iaido ».
Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site de Philippe Merlier et celui de l’Association Pontoise-Judo