Pour nourrir la plume des écrivains, il y a l’imagination bien sûr, mais aussi le vécu. Et peut-être particulièrement dans la littérature policière. Pour ses deux premiers romans, Isabelle Bourdial ne semble pas avoir dérogé à la règle.
Imagerie cérébrale
L’intéressée est journaliste. Elle a effectué l’essentiel de sa carrière au magazine Science et Vie, comme rédactrice scientifique puis chef des informations. A la suite d’une importante enquête sur l’avancée des neurosciences et leurs dernières applications, elle sent que des questions la taraudent. « Les investigations possibles par le biais de l’imagerie cérébrale m’ont donné envie de réfléchir à ce qui pourrait en être fait entre les mains d’un policier. La fiction s’est imposée pour pousser la logique et conduire une réflexion éthique : est-ce qu’on a le droit d’aller fouiller si profond dans le crâne ». Le roman Chasseurs d’esprit (Editions Lajouanie), met en scène l’espagnole Mila, neuro-psycho-criminologue et un suspect qui ne parle pas et ne comprend probablement pas les questions des enquêteurs.
Une comédie noire
A ce polar scientifique, sorti en 2016, succède en ce printemps 2019 une comédie noire, Sale temps pour les grenouilles (Editions du Loir). Son terreau est cette fois celui du vécu professionnel de l’auteure. Celui-ci se révèle particulièrement douloureux puisqu’il la conduit jusqu’au burn-out et deux ans d’arrêt maladie. « Dans un contexte très tendu, j’avais pris des notes sur ce qu’il se passait. Cela me permettait une mise à distance. Je suis contente d’avoir transformé tout cela par l’écriture et d’avoir pu imaginer une comédie autour de cette maladie ». Sale temps pour les grenouilles se passe dans l’univers de l’édition et raconte l’histoire d’Hadrien Lapousterle, auquel on confie la rédaction d’une anthologie des séries télé. Pas enchanté au départ, il en devient vite addict, au point de s’inspirer du personnage de Dexter pour régler le compte de son harceleur de chef… « Si la première partie du livre montre les affres du burn-out, la deuxième se veut jubilatoire… avec une vengeance comme on en rêve tous ! ».
Créatrice de Polar’Osny
Membre de l’univers du polar avec déjà deux titres à son actif, Isabelle Bourdial ne s’en arrête pas là. Son amour du genre l’a conduite à créer dans sa ville – elle est cergypontaine depuis près de 30 ans – le festival Polar’Osny, en coproduction avec la MéMO. En 2018, la première édition, sous le thème de « l’ADN du polar », avait fait la part belle à la police scientifique, dont les « experts » de l’Institut de recherches criminelles de la gendarmerie nationale basé à Pontoise. Programmée en novembre prochain, l’édition 2019 aura comme invitée d’honneur Danielle Thiéry, ancienne commissaire divisionnaire qui fut la première femme à accéder à ce grade. Son thème : Le polar à travers les âges. Sale temps pour les grenouilles est arrivé en librairie le 25 mars. A côté du travail de promotion et de la préparation des séances de signatures, Isabelle Bourdial pense à la suite. Car la série noire va continuer, avec le personnage de Mila qui reprendra du service, dans une suite à son premier roman. « La science a encore progressé, on en est presque à pouvoir changer vos pensées ». Brrr !
Vous pouvez rencontrer Isabelle Bourdial lors d’une signature de Sale temps pour les grenouilles le 30 mars au Grand Cercle et le 8 juin à la MéMO
Pour en savoir plus sur Isabelle Bourdial, rendez-vous sur sa page Facebook