Gustave Loiseau (1865-1935) a inventé une écriture picturale personnelle et abstraite, une manière originale de traduire la lumière avec laquelle il fait vibrer la matière par un fin réseau de touches croisées s’attachant à traduire la transparence de l’air et du ciel.Il a peint par tous les temps les bords du Loing, de la Seine, de l’Oise ou de l’Eure, ainsi que les côtes rocheuses de Bretagne et plus souvent encore les falaises du pays de Caux. Nuages, brumes, effets de neige ou de givre font de son œuvre un hymne au spectacle changeant de la nature.
Étretat, barques, 1902
« Les Durand-Ruel »
Avec Henry Moret (1856-1913) et Maxime Maufra (1861-1918), Gustave Loiseau constitue un petit groupe qui échappe partiellement à l’influence de Paul Gauguin à Pont-Aven mais qui observe attentivement l’évolution ultime de Camille Pissarro et de Claude Monet. Malgré des différences d’âges – Moret a presque dix ans de plus que Loiseau –, le trio sera identifié notamment par son appartenance aux artistes défendus par Paul Durand-Ruel au tournant des XIXe et XXe siècles, ceux que Maurice Denis appelait les « Durand-Ruel ». Dans les années 1890, il participe avec ses amis de Pont-Aven aux expositions organisées par Le Barc de Boutteville et aux salons des Indépendants avant de rallier le Salon d’Automne dès sa création.
Un peintre oublié
Alors que la plupart des peintres de sa génération, les peintres de Pont-Aven, les néo-impressionnistes, ou encore les Nabis ont ces dernières décennies fait l’objet de très nombreuses expositions et publications, Gustave Loiseau a été quelque peu oublié des musées. Pourtant, la Galerie Durand-Ruel qui l’exposa régulièrement à Paris et à l’étranger à partir de 1898, lui avait assuré une renommée internationale comme une présence dans de nombreuses collections privées et publiques à travers le monde.
Retour à Pontoise
L’exposition qui lui est consacrée par le Musée Camille-Pissarro à Pontoise sera la première dédiée à ce postimpressionniste depuis celle que le musée de Pont-Aven consacra à ses paysages de Bretagne en 2001. Gustave Loiseau est inhumé à Pontoise, la ville de sa famille à laquelle il est toujours resté fidèle et où il a toujours conservé son atelier des bords de l’Oise.