Article paru dans l’édition d’octobre de Pontoise Mag, le magazine municipal de la ville de Pontoise.
Alors que Saint-Ouen-l’Aumône est reliée par le train dès 1846, Pontoise doit attendre. En effet, un obstacle empêche l’arrivée du chemin de fer : l’Oise. La construction d’un pont traversant la rivière n’est pas chose aisée, Pontoise n’a pas connu de nouveau pont depuis le XIème siècle ! Il faut créer une large structure résistante aux vibrations d’une machine à vapeur et à la force du vent, avec des fondations solides. Heureusement, les dernières innovations technologiques de la deuxième moitié du XIXème siècle vont venir à bout de ces obstacles. En 1861, après maintes demandes de la Ville, la compagnie des chemins de fer du Nord est chargée de la réalisation du pont. Celui-ci est en fer, une première à Pontoise, et ne possède que 2 voies. Le tablier repose sur trois piles en pierre qui laissent assez d’espacement pour le passage des bateaux. Ce pont est détruit dès 1870 par les Français afin de ralentir l’avancée de l’armée prussienne. La structure a fait ses preuves et le pont est reconstruit à l’identique en 1872.
Un pont à la pointe de la modernité
Si le pont résiste à la guerre de 14-18, il est attaqué par l’érosion. En 1932, le pont en fer est donc changé pour un ouvrage en acier. Si ce matériau est plus résistant aux intempéries, il est néanmoins plus lourd, 1 000 tonnes au lieu des 300 tonnes du pont précédent. De plus, le nombre de bateaux circulant sur l’Oise ne cesse d’augmenter. Il faut donc à la fois réduire le nombre de piles qui soutiennent le pont et les rendre trois fois plus résistantes au poids ! En outre, la ligne étant très empruntée, il faut augmenter le nombre de voies (quatre au lieu de deux) et changer le pont en une seule journée, un exploit pour l’époque, réalisé le 13 septembre 1932. Détruit par le Génie français en 1940, il est de nouveau reconstruit à l’identique en 1946, mais avec des contraintes. Il faut réemployer les matériaux d’origine car la France est soumise à une grave pénurie de métal. De plus, l’Oise connaît des crues importantes, ce qui ralentit la reconstruction.
Un nouveau pont en 2000
Si ce pont est solide, il ne suffit pas cependant à l’augmentation du trafic et à l’arrivée du RER C ; il doit donc passer de quatre à six voies. En 2000, le pont est intégralement changé et son design est repensé par l’architecte Jean Louis Jolin pour être plus performant. Le nouveau pont a une forme élégante avec des arcs tenus par des filins. Cette technique permet de ne plus avoir aucune pile dans la rivière et de faciliter la navigation sur l’Oise. Pour éviter la poussée du vent, des croix de Saint-André maintiennent le sommet des arcs. Des poutres latérales servent à limiter les vibrations. Le pont ferroviaire de Pontoise est prêt à affronter les prochaines décennies.
Le saviez-vous ?
Lors du changement du pont en l’an 2000, une bombe de 250kg de la Seconde Guerre mondiale a été découverte au pied de la culée côté Saint-Ouen l’Aumône !