Julie Vantours et Julie Poinsignon sont habitantes de Maurecourt, voisines « presque collocs » depuis trois ans, devenues amies et partageant des convictions écologiques, sociales et solidaires. Si l’une est Cergypontaine de toujours, née à Pontoise et passée par Eragny, Neuville, Cergy, l’autre est plutôt nouvelle venue, a grandi en Afrique et confie « la première fois que je suis entrée dans un supermarché, j’avais 20 ans. J’ai trouvé qu’il y avait de trop de tout » ! C’est l’exact contre-pied de ce mode de distribution qu’elles ont décidé de prendre en ouvrant prochainement la première épicerie vrac et zéro déchet de Cergy-Pontoise.

Un confinement déclencheur

Avec leurs maisons jumelées, les deux Julies, leurs conjoints et leurs quatre enfants ont passé le confinement ensemble. C’est pendant cette période qu’elles décident de s’orienter vers un métier en accord avec leurs valeurs et de démissionner, l’une de son poste d’assistante médicale, l’autre de son groupe d’assurance et de fonder une épicerie vrac. Et elles se lancent sans traîner. « On a fait le grand saut, sans parachute ni bouée mais en jouant sur nos complémentarités « . A Julie, auparavant cheffe de projet la tenue du « business plan » et à Julie, de formation naturopathe, la gestion des fournisseurs. Le projet prend forme à vitesse grand V : rendez-vous avec les banques, validation du projet auprès d’Initiactive 95, recherche du local. Cette dernière débouche rapidement : l’Epicerie des Julie s’implantera au cœur d’Eragny, place du 8 mai 1945.

Actuellement en période de préavis de leurs jobs précédents, les Julie savent que pour assurer l’ouverture de l’épicerie en octobre prochain, il leur faudra passer un été studieux. Elles doivent en effet encore poursuivre la recherche et la sélection des fournisseurs afin de boucler le millier de références qui seront disponibles dans le magasin.

Réduire les déchets et le gaspillage

En réponse à la recherche de réduction le poids de nos poubelles, l’épicerie vrac et zéro déchet des Julie permettra de supprimer les emballages non réutilisables et d’ajuster les quantités achetées pour éviter le gaspillage. Un mur entier des 125 m² de la surface de vente sera consacré à l’alimentaire en vrac disposé dans des silos. « Nous avons commandé une centaine de silos et bac en plexi, assez chers mais pratiques et fabriqués en France ». Pour le transport des achats, les Julie sont prêtes à répondre aux différents cas de figure. « Pour la personne habituée qui viendra avec ses contenants, ceux-ci seront tarés avant leur remplissage pour ne peser que le produit acheté. Les personnes venant sans contenant pourront soit acheter bocaux et bouteilles, soit en prendre gratuitement car laissés par d’autres clients, soit utiliser des sacs en kraft que nous mettrons à disposition ».

Priorité au local et aux produits éthiques

Que trouvera-t-on à l’Epicerie des Julie ? « Toute l’épicerie. De quoi faire ses courses pour la semaine : fruits, légumes, crèmerie, pain bio, riz, pâtes, huile, condiments, vin, œufs, produits d’entretien et d’hygiène etc. tout sauf de la viande et du poisson » ! Les produits locaux seront bien sûr privilégiés « mais attention, nous ne voulons pas de produits élitistes et si le produit n’est pas disponible en local ou trop cher, nous nous tournerons alors vers du bio ». Julie précise :« Si notre philosophie est de proposer des produits locaux, nous regardons en fait tout le système de production afin de privilégier l’éthique, le raisonné voire l’artisanal ».

Aujourd’hui, tous les feux du projet d’épicerie des Julie sont au vert, y-compris la cagnotte MiiMOSA qui a atteint son premier objectif de 5 000 € en 48 heures et reste ouverte jusqu’au 10 juillet.