L’Essec à Cergy-Pontoise Une si longue histoire

Publié le 22 septembre 2016

Depuis près de cinquante ans, l'histoire de l'Essec est indissociable de celle de Cergy-Pontoise. Et vice versa… Au fil des décennies, la grande école et l'agglomération ont parfaitement su tirer parti l'une de l'autre pour contribuer au développement du territoire cergypontain.

L’Essec – École supérieure des sciences économiques et commerciales, même si le sigle est aujourd’hui devenu le nom de l’école – existait bien avant l’agglomération. Sa création remonte en effet à 1907, à l’initiative de l’économiste et homme politique Fernand Le Pelletier. L’Essec, qui s’appelle à l’époque l’Institut économique, est alors implantée au cœur du Quartier Latin à Paris. Sa première promotion compte… sept étudiants ! Mais, grâce à la qualité et à l’originalité des enseignements, le succès est vite au rendez-vous.

Une petite révolution

Dès 1915 – en pleine Guerre Mondiale -, l’Essec s’installe au sein de l’Institut Catholique, rue d’Assas à Paris. Elle y restera près de soixante ans… Au cours de ces décennies, et tout particulièrement durant les « Trente Glorieuses » (1950 à 1975), l’école se développe et ne cesse d’innover. Deux ans après mai 68, l’Essec s’ouvre même aux filles ! (elles représentent aujourd’hui la moitié des près de 5000 élèves).
Les locaux de la rue d’Assas deviennent vite trop petits, sans expansion sur place possible. L’heure est donc à la recherche d’une nouvelle implantation. Une première sortie de Paris a lieu en 1967. Le département de la formation professionnelle, tout juste créé, s’installe en effet dans le tout nouveau quartier d’affaire de La Défense, aux portes de la capitale. Mais la vraie révolution date de 1973 : l’Essec quitte définitivement Paris et la rue d’Assas pour s’installer au cœur de Cergy-Pontoise. Ce déménagement ne constitue pas un simple agrandissement de l’école, il s’accompagne d’une profonde mutation dans l’organisation des études et de la pédagogie. Les locaux – conçus par l’architecte Ivan Seifert, qui est aussi l’auteur du quartier des Touleuses – entérinent cette petite révolution. Au lieu des habituels bâtiments universitaires très denses à l’intérieur de Paris, Ivan Seifert imagine de petits immeubles bas, avec de grands espaces extérieurs, des terrains de sport, des salles réservées aux associations, une salle informatique, une cafétéria… Un véritable campus à l’américaine…

De l’audace, toujours de l’audace…

On mesure mal, aujourd’hui, l’audace qu’a représentée la décision d’un tel transfert. À l’époque, la ville nouvelle sort à peine de terre, il n’y a pas d’autre établissement d’enseignement supérieur – l’université de Cergy-Pontoise (UCP) ne commence à émerger qu’au début des années 1990 – et les étudiants craignent de se retrouver exilés au milieu des champs de betteraves…
Et pourtant, ce pari un peu fou va réussir au-delà de toute espérance. L’Essec et Cergy-Pontoise s’épaulent mutuellement. À la première, l’espace pour construire un véritable campus et développer de nouvelles activités au cœur de l’agglomération, à proximité immédiate de la Préfecture et de son parc, mais aussi des aides de l’agglomération pour certains investissements. À la seconde, l’attractivité et la réputation d’excellence qu’apporte l’école. Cette réputation va d’ailleurs jour un rôle essentiel – au même titre que la création de l’UCP – dans l’émergence d’un puissant pôle d’enseignement supérieur à Cergy-Pontoise. Un pôle qui attirera à son tour des entreprises, qui attireront des habitants… Au début des années 2000, l’agglomération accompagnera le développement de la prestigieuse école, qui confirme son ancrage local en inaugurant de nouveaux bâtiments le long du boulevard de l’Hautil – le Galion, le Dôme et la bibliothèque – dont la conception architecturale est signée… Marc Seifert, « fils de » !
Ce développement territorial précédera le développement à l’international. Aujourd’hui, l’Essec s’est ouverte sur le monde (voir encadré ci-dessous), mais les liens entre l’école et sa ville d’accueil sont toujours aussi forts. Plus que jamais, l’histoire continue…

Essec

Essec – Le dôme © Lionel Pagès

Grande & petites histoires

De Cergy-Pontoise à Singapour

Depuis toujours, les cadres et futurs dirigeants formés par l’Essec mènent au moins une partie de leur carrière à l’international. Mais, en 2005, c’est l’Essec elle-même qui choisit de s’exporter. Alors que le Sud-Est asiatique entame sa prodigieuse expansion, l’école s’installe à Singapour. Elle y développe des activités de formation initiale, de formation continue et de recherche. Devant le succès engendré par la réputation de l’école, l’Essec ouvre, en 2015, un véritable campus de 6.500 m2 pour 1.500 étudiants dans le quartier de Nepal Hill, une zone en plein développement de la capitale de cette Cité-Etat. Entretemps, en 2010, l’Essec a contribué à la création de l’alliance internationale « Star Alliance », qui regroupe aussi des établissements d’enseignement économique allemands, américains, chinois, indiens et japonais. Avec l’Essec, c’est ainsi un peu de Cergy-Pontoise qui rayonne dans le monde entier…