Le 28 juin 1914, les Pontoisiens profitent d’une belle journée d’été. Difficile d’imaginer que l’assassinat à Sarajevo de l’archiduc François Ferdinand, héritier du trône de l’empire austro-hongrois, marque le début d’un conflit majeur qui bouleversera à jamais leur vie, l’histoire de la France et celle de toute l’Europe. Par le jeu des alliances entre grandes puissances, dès le mois d’août 1914, des millions de français – dont quelques centaines de Pontoisiens – partent au front pour faire face à l’Allemagne de Guillaume II. Le 1er août, le maire de Pontoise se fait le messager d’un télégramme officiel du ministre de la Guerre : « Le maire invite les réservistes et territoriaux à se tenir prêts à partir […]. Le maire compte sur le patriotisme de ses concitoyens dans les graves circonstances que traverse le pays et il a la certitude que chacun fera son devoir ». Le 2 août, 31 affiches de mobilisation générale, ornées de deux drapeaux tricolores, sont placardées dans toute la ville. La guerre a commencé…
Arrêté du maire de Pontoise portant annonce de la mobilisation générale – 1er août 1914
© Archives municipales
Pontoise entre en guerre
Les Pontoisiens engagés dans le conflit n’ont guère laissé de mémoires. Mais une exposition organisée en 2014, à l’occasion du centenaire de la Grande Guerre, lève le voile sur le rôle joué par Pontoise entre 1914 et 1918. À la suite d’un appel à contributions lancé en avril 2013, plus de 65 participants ont répondu présents ! Ils ont apporté de précieux documents : témoignages, archives, photos, journaux, carnets de bord de soldats, livrets militaires, décorations… En faisant la lumière sur la réalité de la guerre, ces trésors constituent le cœur de l’exposition, 1914-1918 La guerre au quotidien à Pontoise et au front.
Ordre de mobilisation générale – 2 août 1914 © Archives municipales
À l’arrière de la guerre
À l’arrière du front, Pontoise est épargnée par les destructions. La ville vit néanmoins au rythme des couvre-feux, des réquisitions (chevaux, récoltes, logements) et des rationnements en nourriture, essence, charbon… La prise en charge des blessés (soin et rééducation) est l’une de ses principales activités. Pontoise devient aussi une terre d’accueil pour de nombreux réfugiés belges et français fuyant les zones de combat. « Les Pontoisiens sont sans cesse en attente des nouvelles du front et préparent des colis […] composés de tabac, chocolat […], photos des enfants ou de la famille, aiguilles […] ». Lorsque les nouvelles du front manquent, les habitants cherchent désespérément des informations dans le journal l’Écho pontoisien. Heureusement, mêmes les guerres les plus longues ont une fin. Le 11 novembre 1918, les cloches de Pontoise sonnent L’Armistice. Après quatre années d’horreur et d’attente, la guerre est enfin terminée.
Arrivée de réfugiés rue Carnot à Pontoise – 1914 © Fonds Duvivier
La victoire en chantant
« Je me souviens des convois interminables de camionnettes américaines traversant Pontoise en provenance de Rouen et de Dieppe. Les soldats jetaient des paquets de cigarettes et des biscuits […], sortes de petits beurres très épais et assez dur à croquer. Ces convois étaient toujours une attraction pour la population qui se massait sur leur passage pour acclamer les soldats et ramasser sur leur passage ce qui était jeté… », raconte avec émotion un Pontoisien. Dans les rues de Pontoise, on rit, on chante, on s’embrasse à nouveau.
A Eragny aussi on aime se souvenir...
À l’occasion du centenaire de l’Armistice, l’association Mémoires d’Eragny invite à un voyage dans le passé, avec l’exposition La Grande Guerre à travers nos archives, du 6 au 18 novembre. Des lettres, cartes postales, tenues de soldats, objets, carnets de guerre… pour découvrir la vie au front ou à l’arrière.