Interview parue dans la dernière édition de SOA Info, le magazine municipal de Saint-Ouen l’Aumône
Quelle est la genèse de cette pièce de théâtre “Heroe(s)” ?
Guillaume Barbot : L’histoire est un peu particulière et nous la racontons dans le spectacle. Nous sommes trois metteurs en scène (Philippe Awat, Guillaume Barbot et Victor Gauthier-Martin, NDLR), associés dans le même théâtre mais nous n’avions encore jamais travaillé ensemble. Notre leitmotiv de départ repose sur l’envie conjointe de créer une pièce. Nous avons commencé par travailler sur le texte d’un dramaturge anglais mais les attentats du 13 novembre ont rebattu les cartes. Le tâtonnement a duré plusieurs mois et la révélation du scandale des “Panama Papers”* a sonné comme un nouveau déclencheur. Nous avons eu envie de faire une pièce autour des lanceurs d’alerte, sorte de héros des temps modernes.
Ce spectacle est mené comme une enquête journalistique questionnant l’actualité (de la guerre contre Daesh à l’émergence des lanceurs d’alerte). Pouvez-vous nous en dire plus ?
G.B : Cette pièce colle vraiment à l’actualité et chaque texte a été écrit en temps réel. Au début de l’enquête, nous sommes tous à table et cherchons par où commencer. Par petites touches, nous allons nous questionner sur le quasi-état de guerre que les États disent livrer au terrorisme et, de fil en aiguille, commencer à nous poser des questions sur le financement de ces guerres et l’évasion fiscale qui en découle. Tout au long du spectacle, nous allons parler en notre nom et faire partager aux spectateurs les avancées de notre enquête. Un détricotage à la sauce journalistique qui va mettre en évidence les vrais héros que sont les lanceurs d’alerte.
Sur scène, vous êtes accompagnés d’un musicien et la scénographie est assez minimaliste. Pourquoi un tel choix ?
G.B : Avec les mouvements de son violon électrique, Pierre-Marie Braye-Weppe tient une place très importante puisqu’il donne du rythme et ajoute une touche poétique à la pièce. Le décor est lui composé d’une table centrale, un discret nécessaire de cuisine et de grands tableaux noirs. Tout au long du spectacle, les mots et témoignages s’enchaînent, les dates sont inscrites sur les tableaux… À travers cet artifice, notre souhait est que les spectateurs s’imaginent au cœur d’une cellule de travail pour journalistes.
Heroe(s)
Vendredi 28 février à 20h30
L’imprévu, 23 rue du Général Leclerc
Dès 15 ans. Tarifs : 6€ à 14€
Billetterie sur www.ville-soa.fr