« Construire des citoyens à travers le rugby », et pourquoi pas déceler de futurs talents, c’est ainsi que Sandrine Clary, co-présidente, résume l’engagement du rugby-club de Cergy-Pontoise dans le programme « 24 clubs – 24 Quartiers prioritaires de la Ville (QPV) et Zones de revitalisation rurales (ZRR) » de la Ligue Ile de France de Rugby. Sur les 180 clubs membres de la ligue de rugby, ce sont en effet 24 clubs qui ont été retenus, avec à la clé des financements participant à la création de postes d’animateurs sportifs territoriaux (AST). Leur mission : aider des jeunes filles et des jeunes garçons à se construire un parcours de vie avec l’apport du rugby. Dès mars 2021, les premiers AST ont été recrutés par la ligue et détachés dans les clubs.
Une famille, des copains, le respect
Parmi eux, Messon Cullin, 21 ans, membre du club depuis 14 ans. « J’ai commencé à 7 ans, ai évolué dans toutes les catégories et joue aujourd’hui en senior, au poste de pilier dans l’équipe première. Je suis un enfant du club ». Arrivé au rugby grâce à sa mère, passionnée de ce sport, après s’être essayé au basket, au judo ou au foot, Messon en retient surtout la dimension collective. « Ici j’ai trouvé famille, copains et respect ».
Un message citoyen
Messon, qui a grandi dans le Val d’Oise et « connait tous les codes des cités », s’est donc retrouvé chargé d’amener à ce sport les jeunes de quatre quartiers définis dans le projet du club : Les Louvrais et Marcouville à Pontoise, Le Clos du Roi et Chennevières à Saint-Ouen l’Aumône. « On a approché d’abord les maisons de quartier, dès le printemps dernier ». Il a ensuite passé l’été à faire venir les groupes à l’espace sportif de l’Ile de loisirs, pour des initiations au beach-rugby. « 2500 jeunes sont passés » ! Au final, les groupes de 20 participants par maison de quartier ont été formés, allant de 4 à 14 ans. A ces enfants et adolescents de Cergy-Pontoise, Messon Cullin délivre bien sûr un apprentissage rugbystique, mais aussi et surtout, citoyen et socio-éducatif.
La volonté de transmettre
Malgré son jeune âge, Messon est à l’aise avec la dimension mentor de sa mission. Il avait commencé ses études par un bac pro en mécanique, mais il a trouvé sa voie en se rapprochant encore de son club avec l’obtention du BAFA puis à présent avec une formation de BPJEPS (moniteur éducateur sportif) en alternance au club de rugby. Aujourd’hui, le jeune homme considère que sa rencontre avec le rugby a été déterminante dans sa propre construction. Alors il veut transmettre cette passion. « Avec ces jeunes, il se créé une complicité qui me permet de leur apprendre tout ce que j’ai moi-même appris ».