Le crocodile trompeur / Didon et Énée

Publié le 21 septembre 2015

L’apostrophe ouvre sa saison 2015-2016 avec Le crocodile trompeur / Didon et Énée, un opéra classique d’Henri Purcell revu et corrigé façon déjantée par Samuel Achache et Jeanne Candel.

Avec l’opéra baroque Didon et Énée, Henry Purcell en appelait à la légende du héros fondateur de la nation romaine. L’odyssée du troyen Énée passe par Carthage où il tombe dans les bras de la reine Didon. Mais, pressé par les dieux d’accomplir son destin, Énée quitte la belle, la condamnant à se laisser mourir de chagrin. « Crocodile trompeur » : ce sont les mots que lui lance Didon, lorsqu’il lui fait part de son départ pour l’Italie.

En accolant au titre la seule note incongrue du livret de 1689, Jeanne Candel et Samuel Achache jouent le contraste entre théâtre et opéra, comique et tragique. Ils confient la direction musicale du projet au jazzman Florent Hubert, qui tout en transposant la partition de Purcell dans des couleurs vives, en respecte l’intégrité.

Sur fond d’éboulis (les ruines de Carthage), la tragédie prend alors des allures de farce savamment dosée, l’absurde et le décalage confinent à l’euphorie.

« C’est parce que l’œuvre magistrale de Purcell se trouve véritablement recréée, grâce aux emprunts au jazz et à des acteurs exceptionnels que j’ai voulu faire connaître aux publics du théâtre cette mise en scène de Jeanne Candel et Samuel Achache. Imprégnée d’audace et de fantaisie cette désacralisation du livret donne à voir et à entendre, sans le dénaturer, ce célèbre opéra avec l’élégance d’une saine et cocasse dérision en faisant un pont entre tradition et modernité », souligne Jean-Joël Le Chapelain, directeur de la scène nationale.
 
Spectacle récompensé par le Molière 2014 dans la catégorie Théâtre musical