Article paru dans la dernière édition de Pontoise MAG, le magazine municipal de Pontoise.
L’entre-deux guerres est une période de développement culturel et social en France. Alors que Joséphine Baker danse aux Folies Bergères, les classes sociales moyennes voient leur quotidien s’améliorer avec la généralisation de l’électricité. Les foyers les plus modestes ne sont pas laissés de côté. Le député Louis Loucheur travaille dès 1920 à l’élaboration d’une loi qui ne verra le jour que 8 ans plus tard : les Habitations à Bon Marché (H.B.M). Grâce à ce programme, les familles modestes peuvent louer ou acheter une maison ou un appartement. Les logements sont en effet en partie financés par des prêts de l’Etat et du Département.
La Cité-Jardin, le paradis des classes modestes
A Pontoise, c’est le maire M. Decuty qui soutient le projet d’un quartier H.B.M. L’objectif est double : pouvoir loger les familles des militaires de la caserne Bossut et celles des employés ou ouvriers qui viennent travailler sur Pontoise. Le lieu choisi est donc à proximité de la caserne Bossut. Il faut néanmoins conserver le caractère bucolique du quartier, situé à proximité de l’école Saint-Martin et de son vaste parc. Ainsi, le concept de Cité-Jardin qui mêle nature et habitation est retenu. La Cité-Jardin véhicule dans ces années une vision positive et idéaliste de l’urbanisme : dans un cadre de vie proche de la nature, les familles seront plus heureuses et la société plus apaisée.
Une cité tout confort
La Cité-Jardin de Pontoise est conçue en 1931 par l’architecte Hector Caignart de Mailly, spécialiste dans le domaine. Il a en effet déjà réalisé une cité-jardin à Saint-Germain-en-Laye et deux autres à Argenteuil. A Pontoise, cette cité est construite autour du stade municipal, avenue de Verdun et avenue du général Schmitz. Le projet comporte des immeubles d’habitats collectifs avec vue sur le stade et des maisons jumelées avec jardin. Tous ces logements sont à louer et disposent du confort le plus moderne de l’époque, à savoir l’eau courante, le gaz, l’électricité et le tout-à-l’égout.
Pour les familles d’au moins trois enfants
Les deux immeubles comportent en tout 60 logements répartis sur 4 étages. Leur façade est soignée, avec une double loggia sur toute la hauteur. Les deux-tiers des logements sont réservés aux familles modestes d’au moins trois enfants, le tiers restant est quant à lui, réservé aux familles de sous-officiers de la caserne Bossut. Chaque famille a la possibilité de louer une cave ainsi qu’un garage à vélo ou de landaus, la voiture individuelle n’étant pas encore généralisée. Entre les deux immeubles, une petite maison en pierre est aménagée pour le gardien.
Les pavillons pour les officiers
Les 13 pavillons sont quant à eux, soit de forme traditionnelle, avec un toit en bâtière et pignon sur rue ; soit plus moderne, avec une forme cubique. Dix de ces logements sont réservés aux familles d’officiers de la caserne. Ils ont tous le même plan intérieur : une entrée, trois chambres, une salle à manger avec cuisine en alcôve, des WC, un lavoir (sorte de salle-de-bain-buanderie), une cave et un grenier. Ainsi, la Cité-Jardin de Pontoise devient la première zone d’habitation moderne du quartier Bossut, un quartier qui ne cesse de grandir en attractivité.
Le saviez-vous ?
La Cité-Jardin de Pontoise dépend aujourd’hui de Val d’Oise Habitat, l’office H.L.M du Département du Val d’Oise.