Après s’être penché sur la place des femmes dans l’histoire de la musique en 2019, la question des migrations et des influences culturelles en 2020, les mensonges et petits arrangements de l’histoire en 2021, le Festival Baroque de Pontoise, fidèle à son principe de programmation autour de thèmes sociétaux inspirés par des anniversaires de compositeurs, nous parle cette année d’héritages, de filiations et de transmissions.
Le Directeur artistique du Festival, Pascal Bertin, illustre ce choix en citant une phrase de la grande pianiste Brigitte Engerer, disparue il y a dix ans : « Si je suis devenue ce que je suis, c’est grâce aux autres, à mes parents, à mon professeur. Nous sommes comme les galets dans la mer, façonnés par les vagues successives de nos rencontres. Elles nous malaxent, elles nous transforment. On n’est jamais rien par soi-même, il faut savoir le reconnaître ».
Il précise ensuite à propos de sa programmation : « Nous entendrons des compositeurs qui ont approché, égalé et parfois surpassé leurs maîtres. Nous retrouverons des filiations biologiques bien connues parmi les compositeurs (Bach, Scarlatti, Couperin) mais aussi chez les interprètes. Dans certains ensembles, deux voire trois générations se côtoient. » Et en effet, le Festival accueille des projets mêlant des générations d’interprètes comme Pauline et Alain Buet, les membres de la famille Papasergio ou Neima et Laurent Naouri.
Un heureux mélange
Depuis son arrivée en 2018, Pascal Bertin n’a eu de cesse d’ouvrir la programmation du festival à un répertoire plus large, souhaitant que le terme baroque ne soit pas réduit à une époque mais plutôt pris dans son acception étymologique où il signifie : irrégulier, imparfait ou étrange tout en étant au service de la beauté. Il permet ainsi tous les mélanges de styles, d’époques et de cultures. « Nos programmes seront un heureux mélange de répertoires anciens et modernes, de musique, de théâtre et de danse. Nous ferons un effort particulier en direction des jeunes ensembles car une part importante de notre sujet traitera de ce que nous laissons aux générations suivantes. »
Premier concert le 30 septembre autour de Vivaldi
Cette année, le Festival accueille un nouvel ensemble en résidence : Il Caravaggio dirigé par la claveciniste Camille Delaforge qui commencera ses trois années de collaboration par un récital de la contralto Anthéa Pichanick autour de Vivaldi et ses descendants Sento in seno.
Le Jazz invité au Festival baroque
Dans un répertoire varié composé de musiciens de jazz d’aujourd’hui, d’extraits de comédies musicales ou encore de poèmes d’Apollinaire ou de Baudelaire et d’écrits de Marguerite Yourcenar, le Big Band Voice Messengers multiplie les rapprochements entre la langue et le jazz, dans un entremêlement sonore où les chanteurs tiennent le rôle de cuivres.
Bach, sa filiation , son héritage
En présentant quelques ancêtres de Johann Sebastian Bach, l’ensemble L’Escadron Volant de la Reine propose une autre façon d’écouter ses cantates et nous révèle l’attachement du compositeur au patrimoine et à la transmission de son art.
Ces trois concerts ne sont qu’un aperçu de la programmation à retrouver sur le site du festival. Elle est présentée en deux périodes, du 30 septembre au 22 octobre avec une douzaine de concerts puis la suite avec 14 spectacles pluridisciplinaires (musique, théâtre, danse, ciné-concert) programmés tout au long de la saison, du 16 novembre 2022 au 16 juin 2023.
À vos agendas !