En héritage

Publié le 14 janvier 2016

Dans sa dernière création, « En héritage », le directeur du Théâtre 95 Joël Dragutin crée une pièce au cœur des enjeux contemporains, qui navigue entre transhumanisme et retour à la nature.

Tenter de décrypter les « désirs d’avenir » de quatre jeunes gens, interroger leurs parcours individuels à la lumière d’une société en pleine mutation, saisie par le doute du tout-économique, de l’hyper-connexion et de la course galopante au « toujours plus » -scientifique, technologique -, tel est le défi que Joël Dragutin choisit de relever dans En héritage, la pièce qu’il met en scène au Théâtre 95 du 4 au 19 février.

Nous sommes en 2018, quatre jeunes gens se trouvent réunis pour quelques apéritifs entre voisins. Ils ont à peine plus d’un siècle à eux quatre. Devant eux, les chemins incertains de leurs vies se dessinent : vie professionnelle, vie affective, vie conjugale…

L’auteur poursuit son travail d’observation de notre société contemporaine au travers de ses personnages : « Ils sont de classe moyenne et portent chacun un mythe. Nassira, celui de l’égalitarisme, de la justice sociale. Jonas, son compagnon, celui de la décroissance, si bien qu’il veut partir à la campagne faire revivre un village. Alice, celui du progrès par les sciences, c’est une militante implicite du transhumanisme. Un dernier ami les rejoint, Robin, un étudiant paumé, qui vient d’être contacté par une grosse boîte type Google pour s’implanter dans le cerveau une puce qui le laisserait en contact direct et permanent à Internet, par la pensée ». Ancrés dans la simplicité d’un quotidien traversé par les déceptions amoureuses, la vacuité ou au contraire les idéaux à défendre et les rêves de retour à la vraie vie, ils oscillent entre peur et enthousiasme et les interrogations de ces jeunes citadins, telles des lignes de force, traversent cette tragi-comédie en lui conférant une portée socio-philosophique.

À découvrir au Théâtre 95 à partir du 4 février.