Les écrivains publics sont discrets, mais leurs missions représentent un vrai service public dès lors qu’ils, ou elles, s’inscrivent dans le secteur social pour recevoir, conseiller et aider de nombreuses personnes perdues dans leurs démarches administratives. « Ça me désole que l’administration puisse mettre les gens en difficulté ! » nous confie Marie-Véronique, « écrivain public » missionnée par la ville d’Osny, et qui assure aujourd’hui 10 heures de permanences par semaine à l’Espace Social « Le Déclic », dans le quartier Le Moulinard.
Et cette dernière d’ajouter que non seulement le « langage administratif » peut déjà en soi dérouter tout un chacun, mais si en plus on y ajoute un manque de maîtrise de la langue française, voire une certaine difficulté à utiliser les outils numériques, alors oui, remplir un simple formulaire en ligne pour ne serait-ce qu’actualiser sa situation sur le site de la CAF, de la CPAM, ou vis-à-vis d’un organisme de retraite, devient un vrai parcours d’obstacles.
« Les mots ma muse… »
Si l’on assiste à différents rendez-vous avec des usagers, ce que l’on remarque tout de suite, c’est la bienveillance avec laquelle Marie-Véronique les reçoit, les conseille, les oriente et cherche avec eux, en vraie professionnelle, à arriver au bout de leur(s) démarche(s) administrative(s). Aujourd’hui, avec son statut d’entrepreneur autonome, sous le label « Les mots ma muse », et en tant que prestataire, Marie-Véronique rend quotidiennement service à des dizaines d’habitants de différents quartiers sur les communes d’Osny, Éragny-sur-Oise et Jouy-le-Moutier.
Par ailleurs, « En tant qu’écrivain public, je suis tenue à une obligation de discrétion, et toutes les informations qui me sont confiées lors de mes permanences restent confidentielles et ne sont pas conservées au-delà du RDV du jour » : nous explique-t-elle avec sérieux.
Vous avez dit écrivain public ?
Pourtant si utile, le métier d’écrivain public est un métier encore en déficit de notoriété. Classiquement, l’écrivain public est un professionnel de la communication écrite entre individus ou entre personnes et administrations.
Les services d’aide à l’écriture auprès des particuliers demeurent au cœur du métier – et en particulier l’assistance aux démarches administratives en ligne –, mais le champ d’activité de l’écrivain public s’est aujourd’hui élargi à celui de prestataire et conseil en écriture. Ainsi, les courriers de tous types, CV, réécritures, tâches de formation ou coaching, ateliers d’écriture, dossiers, mémoires, récits de vie, peuvent aussi constituer le travail quotidien de l’écrivain public.
C’est dans ce cadre « élargi » que Marie-Véronique propose des animations et formations autour d’ateliers d’écriture créative et professionnelle – principalement basés sur la technique du caviardage – (en milieu scolaire, associatif, centres de formation, entreprises), des cours de français, et des soirées dictée…
Contact « Les mots ma muse » : 06 95 18 98 48.
Quelle formation pour devenir écrivain public ?
La profession d’écrivain public n’est régie par aucune réglementation particulière. On peut donc s’installer sans avoir de diplôme en la matière.
Deux universités proposent cependant des formations spécifiques délivrant un diplôme :
- Licence professionnelle intervention sociale : accompagnement social parcours écrivain public, conseil en écriture professionnelle et privée (université Paris 3),
- Licence professionnelle intervention sociale : accompagnement de publics spécifiques parcours écrivain public – conseil en écriture (université de Toulon)
À côté de ses formations, on peut également citer les formations à distance proposées par le CNED et le CNFDI ainsi que les stages de l’Académie des écrivains publics de France.
L’écrivain public doit avoir une bonne connaissance des rouages des administrations et des entreprises : une formation juridique et économique est donc appréciable.