Peintre autodidacte né en 1972, Julien Colombier travaille essentiellement au pastel gras, à la craie et à l’acrylique sur fond noir. Il conjugue son art du dessin avec un savant mélange d’audace et de talent de coloriste qu’il met au service de motifs obsessionnels. Ses influences et sources d’inspiration sont diverses et il se nourrit de tout ce qui l’entoure : le monde du graffiti, l’art japonais, Henri Matisse, Keith Haring ou encore Jimmy Hendrix, à qui il emprunte le titre éponyme Electric Ladyland.
Un monde sans homme
L’univers artistique de Julien Colombier, inspiré d’un monde végétal luxuriant, est éminemment graphique. Il en explore le vocabulaire formel jusque dans ses profondeurs, plastiques et métaphoriques. Ses motifs composent des fragments de paysages colorés peuplés de jungles ou de forêts tropicales qui jouent avec les limites de la figuration et du décoratif. L’artiste répète ses motifs géométriques et végétaux créant un environnement organique hypnotique, onirique et inquiétant. Ses œuvres représentent un monde sans homme, d’avant ou après sa disparition. Dans le décor de l’ancienne abbaye cistercienne de Maubuisson, Julien Colombier propose exclusivement de nouvelles pièces spécifiquement réalisées pour le lieu. Il dépasse le format traditionnel du dessin et s’expose en volume.
Où la nature reprend ses droits
Avec ce nouveau projet, Julien Colombier nous ouvre les portes de son imaginaire. La question de la religion, convoquée ici sous forme de quête initiatique, a été un des fils conducteurs exploré par l’artiste. Un cheminement dans l’univers végétal, où la nature a repris ses droits et envahit les salles de l’abbaye. Le travail de l’artiste prend une résonance particulière dans le lieu patrimonial de l’abbaye qu’il utilise à contre-emploi en y convoquant des motifs décoratifs et un exotisme réinventé. Mis en abîme et en son, son univers graphique devient un espace de projection dans lequel le visiteur déambule et s’égare.