Une précision tout d’abord, pour ceux qui auraient encore une vision un peu floue de Cergy-Pontoise : le Parc naturel régional (PNR) du Vexin français ne fait pas partie du périmètre de l’agglomération ! Mais cela ne l’empêche pas d’en être proche, très proche…
Car, en termes géographiques, l’agglomération appartient bien historiquement au territoire du Vexin. Jusqu’à la création de Cergy-Pontoise, celui-ci s’étendait jusqu’aux bords de l’Oise. C’est l’État qui, dans les années 60, « arrache » un morceau du Vexin pour en faire un territoire d’une espèce jusqu’alors inconnue : une ville nouvelle.
La ville nouvelle, sauveur du Vexin ?
De ce passé commun, de nombreuses traces subsistent pour qui sait prendre le temps de regarder : la forme des villages de l’agglomération, les fermes fortifiées, l’architecture des bâtiments anciens, les matériaux utilisés, les cultures pratiquées… Le lien est plus ancien encore, puisqu’il se lit dans le tracé de la « chaussée Jules César », qui reliait Lutèce (Paris) à Rotomagus (Rouen). Celle-ci traverse en effet toute la vallée de Montmorency, la ville nouvelle et l’ensemble du Vexin.
Même si elle n’a pas toujours été appréciée à l’époque, la création de la ville nouvelle a certainement « sauvé » le Vexin. En fixant la population, elle a évité une urbanisation anarchique de l’ouest du département. Aujourd’hui, le Vexin – qui commence pourtant à 25 kilomètres de Paris – est totalement préservé. Il n’y a pas d’habitat dispersé – le « mitage » redouté des amoureux des paysages. Les villages, séparés par de vastes zones naturelles et agricoles, ont sauvegardé leur architecture et leur cadre de vie.
Les relations entre la ville nouvelle et le Vexin n’ont pas toujours été aussi apaisées qu’aujourd’hui. Dans les années 60, le projet de ville nouvelle fait peur, notamment chez les érudits locaux et les amateurs de nature. Mais les élus et les urbanistes de Cergy-Pontoise s’engagent d’emblée à protéger le Vexin. Ils tiennent parole et les tensions s’apaisent.
Branle-bas de combat
Toutefois, à la fin des années 80, l’État avance l’idée d’agrandir la ville nouvelle, en l’étendant vers l’ouest, autrement dit en empiétant sur le Vexin. Branle-bas de combat chez les élus. Tout le monde prend alors conscience qu’il faut doter le Vexin d’un vrai projet de territoire. Le département prend la tête du mouvement – le Vexin représente 50 % de la superficie du Val d’Oise -, qui débouche sur la création d’un syndicat mixte pour étudier la création d’un parc naturel régional. Après diverses péripéties, le parc est finalement créé en 1995.
Alors président du Syndicat d’agglomération nouvelle, Alain Richard signe avec le PNR, dès 1999, une « convention de ville porte », qui affirme la reconnaissance mutuelle des deux territoires et les voies de relations harmonieuses. Vingt après, chacun a su tirer le meilleur parti de son voisin : le dynamisme économique et les emplois aux portes du Vexin et un poumon vert merveilleusement préservé aux portes de Cergy-Pontoise…
La lumière si particulière du Vexin français inspira nombre d’impressionnistes
Grande & petites histoires
Gérald Rutault, maire de Maurecourt, vice-président de la Communauté d’agglomération chargé de la nature, du paysage et de la biodiversité
« Avec Philippe Houillon, le maire de Pontoise, et Alain Richard, celui de Saint-Ouen l’Aumône, je suis l’un des trois représentants de l’agglomération au sein du syndicat mixte d’aménagement et de gestion du Parc naturel régional. Les relations entre le PNR et Cergy-Pontoise sont anciennes, puisqu’elles remontent à une convention de 1999. Mais leur nature a bien évolué depuis cette date. Au départ, elles étaient marquées par une certaine méfiance, les élus et les habitants du parc redoutant une extension de la ville nouvelle. Mais la nouvelle convention qui vient d’être adoptée a une approche très différente et traduit une véritable volonté de tisser des liens durables. Nous travaillons sur différents points : la valorisation culturelle et touristique, l’amélioration du cadre de vie, le plan climat-énergie, les mobilités – 18 % des actifs du PNR travaillent à Cergy-Pontoise -, les transitions entre les deux territoires, ou encore l’agriculture. Sans oublier la communication, car le parc – comme l’agglomération – souffrent encore d’un manque de notoriété auprès des Franciliens. Aujourd’hui, les relations entre l’agglomération et le PNR, ce n’est plus de la coexistence pacifique, ce sont de vrais projets communs… »